Wassila Benhamed, la journaliste d’El-Moudjahid a passé un Aid El-Fitr sinistre. Et pour cause, notre consœur a été “suspendue” dans des conditions troublantes le jour même de cette fête sacrée censée incarner la communion et la bienveillance.
Cette journaliste a subi les foudres de la direction générale du quotidien gouvernemental, financé par les deniers publics pour faire l’éloge des politiques du régime, après avoir pris son courage à deux mains pour poursuivre en justice Youcef Cheurfi, le fils du directeur de publication d’El-Moudjahid, Achour Cheurfi.
En août 2017, Wassila Benhamed a été victime d’une agression physique et verbale au sein des locaux du journal El Moudjahid. Une agression perpétrée par le photographe Youcef Cheurfi, fils du patron de ce quotidien étatique qui ne bénéficie depuis des années d’aucun ancrage au sein de la société algérienne. “Depuis mois de Mars 2017, je n’ai cessé de subir des intimidations de la part de Monsieur Youcef Cheurfi, qui n’arrêtait pas de me harceler et me persécuter, jusqu’au jour où le second incident s’est produit le 06 Août passé où j’ai été violentée aussi bien verbalement que physiquement, car ayant été frappée par ce dernier”, raconte à ce propos notre consœur Wassila Benhamed dans un courrier qu’elle avait adressé officiellement, au mois d’août dernier, ministre de la Communication, Djame Kaouane.
Un courrier dans lequel elle déplore l’impunité dont bénéficie ostensiblement son agresseur. “Suite à mon agression, qui remonte maintenant à 10 jours, aucune sanction même conservatoire n’a été appliquée par l’administration du journal à l’encontre de Monsieur Youcef Cheurfi qui est à ce jour, toujours en fonction”, accuse-t-elle.
Cette audace de dénoncer le diktat et le népotisme qui ronge de l’intérieur El-Moudjahid a causé beaucoup de soucis à cette journaliste qui a vécu, plus tard, un véritable calvaire. Mises à pied, des blâmes, avertissements et ses articles qui ne sont jamais publiés, Wassil Benhamed a fini par être écartée de l’équipe éditoriale. Aujourd’hui, elle est suspendue et ses droits fondamentaux ont été bafoués.
Une véritable injustice qui doit interpeller les autorités publiques. Une injustice qui démontre le véritable climat malsain dans lequel doivent évoluer les journalistes algériens.