Vers de nouvelles mesures pour la collecte des devises



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La Banque d’Algérie annoncera aujourd’hui de nouvelles mesures en vue de renforcer la collecte des devises des particuliers par le système bancaire. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, réunira aujourd’hui les directeurs de banque afin de les informer des nouvelles directives devant simplifier la création et la gestion des comptes en devises des particuliers. Loukal instruira les banques de la place de promouvoir l’inclusion financière de cette catégorie d’épargnants, à l’instar des épargnants en monnaie nationale, et ce, à travers la levée des différentes contraintes n’ayant pas de raison d’être et liées à l’ouverture des comptes, à l’alimentation et au fonctionnement des comptes et à la justification de l’origine des fonds. Les obstacles «doivent être levés au niveau des guichets des banques» en optant pour «une agressivité commerciale ciblée et de proximité», rapporte l’APS en citant des sources de la Banque d’Algérie. Cette dernière exigera ainsi une amélioration de l’accueil, une fluidité des opérations de versement, de retrait et de transfert et une généralisation des instruments de paiement universels par la mise à disposition des cartes de paiement et/ou de crédit à l’international, adossées à ces comptes. Concernant la justification de l’origine des fonds, les banques continueront à observer les mêmes mesures contenues dans la note de février 2018, émise par la Banque d’Algérie, relative au développement de l’inclusion financière. Le client sera, à la faveur de cette disposition, dispensé de l’exigence de justifier lors du dépôt de fonds en devises au niveau du guichet bancaire, l’origine de ces fonds. Seule la justification de son identité lui sera exigée. Le client disposera aussi de toute liberté lors de l’opération de retrait. Jusqu’alors, l’ouverture des comptes en devises au profit des personnes physiques n’était pas systématique, constatent les responsables de la Banque d’Algérie cités par l’APS. Certaines banques refusent même parfois à des détenteurs de monnaies étrangères ou épargnants potentiels en devises d’ouvrir des comptes devises sous prétexte de ne pas justifier déjà de comptes en dinars, ou leur imposent des titres de transport pour les retraits de devises, de demande de justificatifs lors du versement de devises dans les comptes, qu’il s’agisse de virements émanant de l’étranger ou de dépôts en espèces. «Il est arrivé que des banques suspendent le virement ou convertissent automatiquement les sommes reçues en dinars», regrettent les responsables de la Banque d'Algérie. «Certaines banques exigent de leur clientèle, au moment du versement de billets en devises, de remplir un formulaire nominatif mentionnant les numéros de chaque billet de banque à verser au crédit du compte bancaire… Il y a aussi le cas de banques qui exigent des justificatifs ou l’autorisation de la Banque d’Algérie avant le transfert de devises à l’étranger pour le paiement de certains frais, tels que les soins ou la scolarité à l’étranger ou toutes autres dépenses.» Autre obstacle cité et rencontré par les épargnants, celui de la disponibilité des devises lors des demandes de retrait, notamment pour le dollar américain, ainsi que la non-disponibilité des petites coupures de billets de banque de moins de 50 euros. «Ces différentes contraintes n’ont pas permis l’inclusion financière à travers la collecte de cette épargne devises qui constitue un apport certain de par le nombre de comptes actifs (4,7 millions de comptes), de par également le montant de l’épargne constituée (l’équivalent de près de 5 milliards de dollars américains) et de par le potentiel qu’elle pourrait receler.» 


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