Les salafistes menacent l’école algérienne



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L’islamisme radical étend ses tentacules dans la société. Ce constat, fait déjà par de nombreux observateurs de la scène nationale, se confirme de plus en plus.

Quelques jours après la sonnette d’alarme tirée par le ministre des Affaires religieuses qui avait dénoncé l’offensive salafiste sur les mosquées, une autre scène intervient pour rappeler à l’opinion que l’islamisme radical menace aussi le système éducatif national et l’université.

La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, l’a vérifié à ses dépens. Ayant présidé, samedi dernier, une cérémonie de remise des diplômes aux lauréats du concours international de la lecture en langue arabe, la première responsable de l’Education nationale a été surprise par l’attitude d’un étudiant.

Portant un kamis et une barbe hirsute, l’étudiant en question a refusé de serrer la main de la ministre. Pis encore, il ne l’a même pas regardée en face. Ce dernier s’est empressé de récupérer le prix des mains d’un des organisateurs, avant de retirer d’un geste rapide son diplôme des mains de la ministre.

La scène s’est déroulée sous les regards ahuris des organisateurs. Certes, la ministre, à l’esprit très ouvert, a affronté avec respect l’auteur de ce geste impoli et irrespectueux, mais le fait renseigne sur l’ampleur du salafisme et l’idéologie wahhabite qui gagnent du terrain dans le pays et qui s’emparent des esprits de larges couches de la société, y compris ceux censés éduquer les générations futures.

Ce phénomène a connu une accélération, notamment, depuis le début des années 2000. Ce qui se passe dans les différentes mosquées n’est, décidément, qu’une partie de l’iceberg qui menace tous les fondements de la société algérienne.

L’école, transformée en arène de combat idéologique depuis le début des années 1970, est désormais prise en otage par les adeptes de l’islamisme radical, lequel a bénéficié, faut-il le souligner, du laxisme du pouvoir qui a toujours joué sur cette fibre pour contrecarrer le courant dit moderniste.

Des croche-pieds à la réforme de l’éducation

Aujourd’hui, le mal semble très profond. Car ce sont des enseignants, eux-mêmes, qui s’opposent à toute réforme moderniste de l’école. Sous prétexte de défendre «l’islam, religion de l’Etat», ils suscitent, à chaque rentrée scolaire, de faux problèmes pour freiner la mise en œuvre de la réforme de l’école, entreprise par la ministre de l’Education nationale.

Après des attaques visant carrément les origines supposées de Nouria Benghabrit, le courant islamiste, qui s’est emparé de l’école algérienne, a nourri plusieurs polémiques autour tantôt de la langue arabe «marginalisée», tantôt de l’éducation islamique «supprimée du système éducatif».

C’est ainsi qu’en septembre dernier, ils ont crié au scandale en raison de la prétendue suppression de la «bismalla» des manuels scolaires. «Voilà, les masques sont tombés. Benghabrit veut appliquer un projet laïque et français en Algérie», prétendent ces adeptes du wahhabisme, largement soutenus par une foule de médias arabophones. Ce n’est, en réalité, qu’un prétexte pour tenter de freiner le projet de réforme. Ce courant multiplie les croche-pieds à ce projet visant à faire de l’école algérienne un lieu du savoir.

En plus des résistances à la refonte des programmes scolaires, les partisans de l’islamisme radical imposent aussi leurs visions même dans la réforme du bac, dont le projet dévoilé, en partie, a choqué plus d’un. Elaboré par des experts du ministère, ce dernier propose tout simplement de supprimer les épreuves de langues étrangères pour les filières scientifiques en vue de réduire la durée de l’examen.

Ces matières, selon l’explication fournie par les auteurs de ce projet, «sont secondaires». Un argument qui ne tient pas la route, d’autant plus que, pour satisfaire le courant islamo-conservateur, ces experts ont maintenu des épreuves encore plus secondaires pour les filières scientifiques, à l’image de l’éducation islamique.


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