plus de la moitié des étudiants échouent en première année universitaire

Un système d’orientation défaillant



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Alors que le taux de réussite au BAC session 2018 a atteint plus de 55%, celui de l’échec des étudiants en première année universitaire avoisine les 70%, selon des organisations estudiantines.

Un chiffre très inquiétant «contesté» par le Conseil National des Enseignants du Supérieur (CNES) qui estime les chiffres de l’Ugel un peu «exagérés». Ne niant pas l’existence d’échec, notamment parmi les étudiants en première année universitaire et dans toutes filières confondues, le CNES appelle à une refonte du système éducatif et universitaire.
Contacté hier, Djemai Naoui, enseignant en sociologie à l’Université de Sétif II et chargé de l’information du CNES, a indiqué que «ce taux est exagéré surtout dans la filière sciences humaines». Selon lui, il n’existe pas un audit bien ficelé qui peut donner des chiffres bien précis sur le taux d’échec et de réussite des jeunes universitaires. Les services du ministère de l’Enseignement supérieur «ont annoncés avoir mis en place des cellules d’audit dans chaque université algérienne, afin de déterminer le taux et les raisons d’échec, mais dont les résultats n’ont jamais été divulgués», a-t-il fait savoir. «Il existe une opacité sur les résultats de ces audits, et on ne comprend pas les raisons», a-t-il déploré.
Le professeur Djemai Naoui a soulevé, en outre, que l’échec existe comme partout dans le monde, mettant en exergue la multiplicité des raisons. Il citera entre autre, la mauvaise orientation des nouveaux bacheliers qui ne ce fait pas, selon lui, en fonction de leurs capacités intellectuelles. «Les offres de formations ne sont pas homogènes avec ce que l’élève a acquis comme base au secondaire», dira-t-il encore. Il relève à ce propos un manque de coordination entre le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de l’Education nationale, afin de mieux orienter l’élève dans son choix d’études supérieures. Les raisons sont également ailleurs, à croire le Pr Naoui qui remet en cause le système éducatif. «Les réformes engagées sont restées inachevées depuis 2003, alors que le Bac actuel n’a plus de profil, après avoir modifié les coefficients», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Les profils actuels du BAC ne sont pas bien ficelés pour mieux orienter le nouvel étudient dans la branche qui lui correspond». Pour remédier à cela, le CNES estimé utile de bien définir la philosophie et les objectifs de l’Université algérienne. Pour éviter de tomber dans l’échec, le Pr Naoui conseille aux nouveaux bacheliers de bien mesurer leurs moyens et capacités avant de s’inscrire dans telle ou telle spécialité. Il lui suggère de consulter son entourage, ses enseignants, ainsi que les conseillers d’orientation, afin de lui permettre de faire le bon choix. Il a notamment appelé les parents à accompagner leurs enfants et ne pas leur imposer des choix pendant la période de pré inscriptions et inscriptions définitives qui s’étalera du 26 juillet au 16 septembre.

Sept étudiants sur 10 échouent

Il ne faudrait pas également prendre à la légère les pronostics avancés par l’UGEL, car ils suscitent moult interrogations. En effet, selon les chiffres avancés par l’organisation estudiantine, l’Union générale des étudiants (UGEL), l’échec est bien intégral puisqu’il touche les étudiants des filières scientifiques autant que ceux des lettres et sciences humaines. Le taux d’échec universitaire a atteint cette année un record jamais enregistré en Algérie, à en croire l’UGEL. Pas moins de 70% des étudiants des filières scientifiques ont ainsi raté leur année. Ceux des filières des sciences humaines et sociales ne font pas mieux, puisque d’après les chiffres avancés, le taux d’échec a atteint les 50%. C’est du jamais vu depuis la création de l’université algérienne. Cette triste réalité pousse à s’interroger sur les raisons de cet échec, mais également sur le sort des nouveaux bacheliers la rentrée prochaine. Ils seront plus de 400 000 nouveaux étudiants à rejoindre l’université la prochaine rentrée et avec un taux d’échec aussi élevé, l’on s’attend à une surcharge dans les universités. Comment le ministère va-t-il réagir à cela, va-t-il revoir le choix des filières pour les inscriptions ? Un problème qui se pose avec acuité. Selon le président de la commission chargée de l’entrée universitaire de l’UGEL, Fateh Sribli,
«7 étudiants sur 10 ont échoué et n’ont pas obtenu une moyenne de passage cette année». Une décadence imputée en premier lieu par cette organisation estudiantine à la mauvaise orientation des nouveaux universitaires. Il en veut pour preuve la centralisation de la plate forme «Progrès» dédiée à la gestion de l’orientation des nouveaux bacheliers et des transferts d’une filière à une autre, qui n’est pas, selon l’Ugel, de nature à mieux étudier les profils des nouveaux étudiants. «Nous avons appelé (en tant qu’organisation estudiantine) à la décentralisation de la plateforme «Progrès» car chaque université à ses spécificités», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «On ne peut pas se charger de tous les étudiants avec un seul système». Mohamed Taybi, ancien enseignant universitaire, a estimé que les raisons de cet échec sont également liées à la pédagogie. «Les choix des spécialités pour l’inscription des nouveaux bacheliers et la non-cohésion entre les programmes du secondaire et ceux de l’université y sont pour quelque chose», a-t-il expliqué. Il est selon lui nécessaire de faire une évaluation pour déterminer les raisons de cet échec.

Fella Hamici

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