Beaucoup de choses ont été dites à propos du soutien de Mahfoud Nahnah, le leader islamiste disparu, au candidat Abdelaziz Bouteflika en 1999. A cette époque, beaucoup d’observateurs n’avaient pas compris l’attitude d’un homme qui était, 4 ans auparavant, candidat à la magistrature suprême.
Mais des informations rapportées à Algérie Part par des cadres du HMS, le parti du chef disparu en 2003, indiquent que derrière ce soutien de Nahnah à Abdelaziz Bouteflika, il y a un homme : Sid-Ali Lebib. Ce dernier était ministre de la Jeunesse et des Sports et tout-puissant directeur général des douanes algériennes durant de longues années.
Les émissaires de Bouteflika à Nahnah étaient nombreux. Parmi eux, le Général Mohamed Attaïlia, chef de la première région militaire. Mais c’est dans le domicile de Sid-Ali Lebib que le chef islamiste, accompagné notamment d’El-Hachemi Djaaboub, qui était longtemps ministre sous Bouteflika, a levé ses dernières réserves avant de se joindre au « candidat du consensus ». Mahfoud Nahnah avait, pourtant, pris un risque inconsidéré : beaucoup de cadres de son parti et des milliers de militants étaient prêts à soutenir d’autres candidats après l’invalidation de la candidature de leur chef.
Des proches du Hamas voulaient donc soutenir Youcef El-Khatib, d’autres se rallier à Abdellah Djaballah ou encore à Mouloud Hamrouche. Mais l’appui de Nahnah a pesé dans la balance au profit d’un Abdelaziz Bouteflika qui a été « élu » en étant seul à concourir après le retrait des 6 autres candidats quelques jours avant la tenue du scrutin du 05 avril 1999.