Ould Abbès ouvre la campagne avant l'heure



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Le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, a-t-il violé les lois de la république ? La question reste posée. Etant le parti majoritaire aussi bien au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) qu'au sein du gouvernement où il compte plus d'une dizaine de ministres et enfin le principal soutien du président Bouteflika depuis 1999, le FLN a-t-il tous les droits, même celui de piétiner les lois qu'il est censé protéger ?

Avant-hier, le SG du FLN, en déplacement à Tlemcen pour la cérémonie inaugurale de l'université d'été de « la coordination du renouveau estudiantin », qui regroupe des syndicats d'obédience FLN, a reconnu qu'il est déjà en campagne électorale : « Certaines trompettes me reprochent d'être en campagne électorale. Oui je suis en campagne électorale, j'assume. Ont-ils peur ? Je respecte tous les partis. Celui qui a un cheval n'a qu'à le préparer pour la course », a-t-il lancé en signe de défi... Et d'ajouter ensuite, le poing levé, que le peuple attend du président Bouteflika qu'il « continue sa mission, mais pas seul, avec vous, avec la génération Bouteflika ». Le chef du FLN se défend d'être venu « vendre l'image du président Bouteflika, le peuple le connaît bien », glisse-t-il en reprenant son refrain : « Le FLN est la colonne vertébrale de l'Etat (…) Aucun candidat ne passera devant Bouteflika. S'il accepte de briguer un nouveau mandat, il le remportera haut la main. » Le SG du FLN dit ainsi avoir la certitude que le chef de l'Etat « sera largement réélu dans le cas où il se représente à la présidentielle ». Djamel Ould-Abbès refuse cependant l'idée selon laquelle le FLN fait pression sur le président Bouteflika pour briguer un nouveau mandat. Selon lui, le président Bouteflika « a toujours été souverain dans ses décisions et personne ne pourrait lui faire pression ».

Or, si les soutiens aux personnes et autres futurs candidats est permis, le code électoral est pourtant bien clair. La période dévolue à la campagne électorale est régie par des textes qui ne souffrent d'aucune ambigüité. Toute infraction est passible soit d'un rappel à l'ordre soit d'une sanction si est la partie incriminée récidive. La loi dans son article 173 précise que la campagne électorale « est déclarée ouverte vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin et s'achève trois (3) jours avant la date du scrutin », alors que l'article 174 dispose que « nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne en dehors de la période prévue à l'article précédent ». Or, la campagne électorale pour la présidentielle devrait débuter au premier trimestre de l'année 2019. Six mois nous séparent de cette échéance cruciale pour le pays. Mais Ould Abbès n'a cure des restrictions et autres dispositions électorales et juridiques. Il se comporte comme le maître des lieux. Alors que les analystes considèrent que le processus est déjà verrouillé, il est une conclusion prévisible : la période pré-électorale est déjà entamée et le SG du FLN s'est engouffré dans cette brèche sans que personne, ni au gouvernement ni en « haut lieu », ne le remette à sa place.

La Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) doit-elle, en l'absence d'une réaction ferme des autorités, s'autosaisir de la question, rappelant toutefois que la saisine est régie par une loi récente qui exige qu'elle soit écrite, présentée par une partie connue et étayée de données se rapportant à l'objet de la saisine. A sept mois du scrutin présidentiel, Ould Abbès entre en campagne et se joue des lois et des législations de la république. La crédibilité sera au cœur de la future présidentielle.


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