La conscience noire



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Par Akram Chorfi – Il n’est désormais un secret pour personne que l’Occident, fort d’un empire – d’une emprise – médiatique, a établi ses vérités et entend les tenir pour vraies aux yeux de son opinion publique. C’est d’ailleurs sa seule hantise au nom d’une certaine démocratie intra-muros. Cela quitte à défendre le mensonge le plus effronté et l’injustice la plus criarde.

Et pendant qu’il s’en va défendant ses mensonges et ses injustices, les relais de sa culture préparent son opinion publique à en accepter de nouveaux, à en accepter de nouvelles. Le cinéma, par exemple, n’a jamais été indemne de cette stratégie, de même que le théâtre ou encore les scènes de comédie, devenues légion, qui favorisent une dérision rendant banale, aux yeux des publics, à force d’exercices et de répétitions humoristiques, la plus ignominieuse des ignominies.

C’est grâce aux comiques que le racisme, du sentiment le plus abject qui se puisse imaginer et être reconnu comme le lot des barbares et des ignares, est devenu un travers humain qui, parfois, se confond avec une certaine intolérance que des comportements peuvent parfois rendre explicable, tolérable, voire même justifiable.

En fait, ce qui rend les masses, même démocratisées – surtout démocratisées – si manipulables, c’est qu’en culture rien ne peut aller de soi, que tout ce qui est accepté aujourd’hui le fut grâce, hier, à un travail du temps et des pratiques.

L’éducation des masses via l’école et les médias est capable, moyennant une volonté politique forte et décidée, de façonner une génération totalement en rupture avec celle qui la précède, alors que dans le déroulement spontané du processus de transmission intergénérationnelle, il faut quatre générations pour marquer totalement une rupture culturelle avec la source.

C’est le spectacle du vrai ou de son illusion vraisemblable qui a emmené les masses vers des horizons d’où elles se retrouvent, à leur corps défendant, éloignées des fondements de la culture et des valeurs ancestrales.

La suite, on la connaît, le tout est instrumentalisé au fur et à mesure des intérêts, au fur et à mesure des meurtres organisés que l’on voudrait, au mieux mener avec l’approbation collective, au pire dans un silence indifférent ou complice.

C’est ainsi que s’écrit l’histoire de la modernité, avec des sédiments de mensonges pour cacher la vérité aux masses que les médias ont lobotomisées. L’Occident serait-il la conscience noire du monde ?

A. C.


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