Le Maroc abandonne des migrants à la frontière algérienne



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Quelque 5000 migrants subsahariens ont été arrêtés ces derniers jours dans des "raids majeurs dans les quartiers de plusieurs villes où vivent les réfugiés et les migrants" menés par la Gendarmerie royale et les forces auxiliaires marocaines avant de les entasser dans des bus puis les abandonner dans des zones isolées ce vendredi l'Association marocaine des droits humains (AMDH).


Depuis fin juillet, la police marocaine ainsi que la gendarmerie royale et les forces auxiliaires, procèdent à des raids majeurs dans les quartiers de plusieurs villes où vivent les réfugiés et les migrants, d'une intensité particulière dans les provinces du nord du pays de Tanger, Nador et Tetouan, qui borde la frontière espagnole. "La répression d'envergure qu'exercent les autorités marocaines contre des milliers de migrants, de demandeurs d'asile et de réfugiés subsahariens en l'absence de procédure régulière est cruelle et illégale", a déclaré, de son côté, Amnesty International. "Cette répression choquante contre les migrants et les réfugiés au Maroc est à la fois cruelle et illégale.


Elle représente un recul inquiétant pour un gouvernement qui, en 2013 a adopté de nouveaux engagements en matière d'asile et de politique migratoire afin d'amener le Maroc à respecter les normes internationales", a indiqué dans un communiqué Heba Morayef, directrice du programme d'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International. L'antenne locale de l'AMDH a déclaré à Amnesty International que le vendredi dernier, les services de sécurité marocains ont arrêté arbitrairement environ 150 ressortissants d'Afrique subsaharienne à Tanger avant de les conduire par force à bord de bus dans les villes du sud où ils ont été abandonnés.


Des migrants menottés ou, dans certains cas, ont eu les mains attachées à l'aide d'une corde, ont été déplacés de force vers des zones éloignées près de la frontière algérienne ou dans des zones isolées du sud, près de Tiznit, Errachidia, Benguerir, Beni Mellal et Marrakech. Toujours selon l'AMDH, un grand nombre d'entre eux ont dû marcher pendant plusieurs kilomètres avant d'atteindre la première agglomération depuis laquelle ils pouvaient tenter de retourner chez eux. Lors de ces récents événements, au moins 14 demandeurs d'asile et quatre réfugiés enregistrés au Maroc ont également été transférés de force dans le sud du pays, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Rabat. Un migrant, qui vit au Maroc depuis quatre ans, a déclaré à Amnesty que la police et la gendarmerie marocaines ont fait violemment irruption chez lui au milieu de la nuit avec des masques, et ont commencé à saisir les membres de sa famille, y compris des femmes et des enfants.


Le 23 août 2018, les autorités espagnoles ont expulsé un groupe de 116 personnes de différents pays d'Afrique subsaharienne, les transférant de l'enclave espagnole de Ceuta au Maroc, souligne AI, indiquant que l'expulsion a eu lieu un jour après que le groupe eut accédé au territoire espagnol depuis le Maroc en traversant les clôtures le long de la frontière à Ceuta.


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