Mohcine Belabbès

«On ne combat pas la corruption avec de la propagande»



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Par Hani Abdi – Le président du Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbès, dresse un bilan peu reluisant de la situation générale du pays et fait une halte sur le remue-ménage au sommet de l’Etat au nom de la lutte contre la corruption.

«C’est parce que des dirigeants de haut rang impliqués dans les malversations ont été soustrais aux rigueurs de la loi que le sentiment d’impunité s’est propagé et a gangrené l’ensemble des acteurs qui gravitent autour du pouvoir. C’est aussi le monopole politique qui a transformé et encouragé des élus des partis du pouvoir dans des initiatives et des transactions corruptrices. C’est également le non-respect des règles inhérentes à l’Etat de droit, le laxisme dans l’engagement des poursuites judiciaires qui ont provoqué l’expansion de la corruption», souligne le président du RCD qui poursuit en estimant qu’ «on ne combat pas de tels fléaux ni par des discours lyriques ou moralisateurs ni par de simples opérations de propagande politicienne et, encore moins, par les fraudes électorales qui approfondissent à chaque fois un peu plus le sentiment d’illégitimité des institutions et la défiance des citoyens à leurs égards».

Pour le premier responsable du RCD, «venir à bout de ces fléaux pour les réduire à de simples faits divers comme dans de nombreuses sociétés démocratiques et apaisées, nécessite la mise en œuvre d’une législation appliquée de manière impartiale par une justice effectivement indépendante des pouvoirs politiques et des lobbies de tous genres».

Mohcine Belabbbès appelle ainsi à de la transparence dans les procédures et des contrôles démocratiques de l’exercice de la responsabilité.

«Une telle réforme pour rénover les institutions et renouveler le contrat social est désormais inévitable pour stopper l’hémorragie ; elle est surtout antinomique du statu quo», assure Belabbès.

Le président du RCD regrette qu’au lieu d’engager de véritables réformes, «le chef de l’Etat est réduit à quémander à des sigles de partis parasites la constitution d’un autre front pour – dit-il – faire face au terrorisme, la corruption et le trafic de drogue afin de garantir la stabilité de l’Algérie face à toutes les manœuvres internes et menaces externes».

«Cette stratégie de chantage à la sécurité, de suspicions entretenues et d’accusations de conspiration ne fait que fragiliser un peu plus le tissu social et cache mal un entêtement politique et un cynisme nourris par le déni pour perdurer en dépit d’échecs récurrents et des terribles retards infligés au pays», souligne Belabbès.

Le président du RCD estime que les changements dans la hiérarchie militaire sont faits pour masquer la léthargie générale et l’inaction du gouvernement.

«Après des semaines de campagnes faites de rumeurs insidieuses sur une supposé implication de hauts gradés dans les trafics de tout genre, le chef de l’Etat procède à de spectaculaires limogeages, des nominations et autres mises en retraite surmédiatisées au sein de la hiérarchie sécuritaire. Ce qui pose la question des réelles motivations d’un tel remue-ménage dans une institution projetée plus que jamais au-devant de la scène», souligne Mohcine Belabbès.

Le président du RCD estime que le chef de l’Etat délivre par ces importants changements un double message.

«D’abord en direction des militaires eux-mêmes pour anticiper sur des tentations de démarcation, comme en 2004 (le syndrome Lamari a laissé des traces), relativement à un mandat de plus à la tête de l’Etat. Le second est destiné à tous ceux qui seraient tentés par une contestation de rue à la veille d’une présidentielle à laquelle il est clair que sauf accident de santé, il va postuler encore une fois à sa propre succession en violation de la Constitution, de l’éthique politique et en dépit de la raison et du bon sens», affirme Mohcine Belabbès, à moins que, enchaîne-t-il, «ce même chef d’Etat, devenu otage de ses créations, ne serve de caution et paravent à d’autres ambitions».

Sur un autre plan, le RCD considère que «les bavardages de l’été pour un consensus d’appareils sur la participation au pouvoir et l’accès aux privilèges ont fini par exacerber une opinion publique dont l’espoir d’un renouveau a déjà été largement entamé par les tergiversations des «opposants» du pouvoir qui ne parvienne décidément pas à se poser en opposants au pouvoir».

La formation de Mohcine Belabbès refuse ainsi tout consensus d’appareils. «Non ce n’est pas d’un front populiste, candidat à la rente, de plus dont notre pays a besoin. Notre pays a besoin de clarté et de ruptures avec les pratiques et les slogans d’un autre temps, avec des hommes au passif chargé et qui nous ramènent sans cesse vers le passé», précise le président du RCD pour lequel l’Algérie a besoin de renouveler son ambition et d’une vision d’avenir.

H. A.


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