Pourquoi le Maroc se tait face aux pressions américaines sur les Palestiniens



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Par Sadek Sahraoui − Le Maroc est l’un des rares pays musulmans à avoir observé un silence de cathédrale concernant la décision inique des Etats-Unis de supprimer leur aide à l’agence de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), de fermer le bureau de la représentation palestinienne à Washington et d’expulser ses diplomates.

Ces mesures prises en représailles à la volonté de l’Autorité palestinienne de livrer à la Cour pénale internationale CPI) de nouveaux éléments permettant de poursuivre Israël pour «crimes de guerre» dans le cas du village de Khan Al-Ahmar en Cisjordanie, ont scandalisé l’ensemble de la communauté internationale.

Pourquoi Mohammed VI, qui préside pourtant le Comité Al-Qods, n’a pas daigné rendre un public ne serait-ce qu’un communiqué laconique de circonstance pour dénoncer les pressions américaines ? La réponse est évidente. A l’approche de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le conflit du Sahara Occidental prévue pour le mois d’octobre, le Makhzen fait tout pour plaire à Donald Trump et rallier Washington à sa cause. Y compris donc brader la cause palestinienne.

Pour s’attirer les faveurs des Etats-Unis, le Maroc est allé même jusqu‘à inventer il y a peu un «péril chiite» au Maghreb et à essayer de trouver des connexions entre le Front Polisario et le Hezbollah libanais, ce qui est une absurdité politique absolue. Connaissant l’aversion de Washington pour l’Iran et les tensions extrêmes qui existent actuellement entre les deux parties, les services spéciaux marocains ont d’ailleurs ressorti ces derniers jours cette histoire à dormir debout dans certains petits médias américains proches des lobbies sionistes. D’autres grands journaux ont cependant immédiatement répliqué aux divagations marocaines en révélant au grand jour les véritables desseins du rapprochement fait par le Makhzen entre les Sahraouis et le Hezbollah.

Actuellement, Rabat panique à l’idée de voir les Etats-Unis exercer sur lui d’avantage de pressions pour l’obliger à s’engager au plus vite dans des négociations directes avec le Front Polisario. L’Administration américaine, qui cherche à réduire le budget de l’ONU, veut absolument en finir avec le conflit sahraoui pour ne plus devoir financer la Mission pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental (Minurso). Le Maroc a d’autant plus peur qu’il sait aussi que le nouveau responsable américain à la sécurité nationale, John Bolton, n’est pas du tout un novice en ce qui concerne le dossier du conflit du Sahara Occidental.

S. S.     

 


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