Quand un magazine pro-marocain supplie le gouvernement algérien



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Par R. Mahmoudi – Dans un long éditorial, le directeur de publication de l’hebdomadaire français Jeune Afrique, le Tunisien Marwan Ben Yahmed, se plaint de l’absence de son magazine sur les étals en Algérie depuis plus de trois mois ; absence due, selon lui, à une décision «unilatérale» prise par le gouvernement algérien.

Feignant ignorer les raisons qui auraient poussé Alger à interdire la distribution de cet hebdomadaire, l’éditorialiste écarte, d’emblée, la raison économique. «Officiellement, écrit-il, il s’agit de faire des économies en devises en supprimant la diffusion de la presse internationale. Une mesure d’austérité imposée, paraît-il, par la crise économique. Cette mesure sera temporaire, nous a-t-on précisé. Hélas ! il est à craindre que ce temporaire soit, comme souvent, appelé à durer. Comment croire que quelques milliers d’exemplaires d’un hebdomadaire, quel qu’il soit, puissent grever à ce point les finances publiques d’une nation ?»

Faisant l’effort de «creuser un peu», il s’est aperçu qu’il existait un «motif officieux». «En gros, lâche-t-il, JA serait trop négatif vis-à-vis de l’Algérie. Et, bien sûr, trop indulgent avec le voisin marocain. Une goutte d’eau a fait déborder le vase : l’interview de Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères publiée à la mi-mai.»

Tout en justifiant le ton agressif du chef de la diplomatie marocain, il rappelle toutes les «offres» présentées aux responsables algériens, et notamment toutes les demandes d’interview adressées aux différents Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères, responsables du FLN ou patrons d’entreprises publiques qui sont «toutes restées lettre morte».

Le directeur de Jeune Afrique regrette le temps où le courant passait bien avec Alger, depuis son retour en Algérie en 1998, où ce magazine profitait, avec d’autres, de la générosité de l’Etat algérien en matière d’annonces publicitaires qui le maintenaient en vie à un moment difficile que traversait la presse écrite en général. «Il fut un temps pas si lointain où, en dépit des tensions, des a priori, des soupçons ou des accès de paranoïa, certains canaux de discussion restaient ouverts. L’auteur de ces lignes peut en témoigner, qui a passé de longues heures à débattre avec les Larbi Belkheir, Ali Benflis, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelkader Messahel, Djamel Ould-Abbes, Hachemi Djiar et bien d’autres. Ces discussions furent parfois un peu rudes, mais toujours courtoises et enrichissantes. Elles avaient surtout le mérite d’exister. Avec le transfert du pouvoir d’El-Mouradia à Zéralda, consécutif à l’AVC qui a frappé le chef de l’Etat en 2013, le pouvoir algérien s’est recroquevillé sur lui-même. Et est devenu mutique», se plaint Marwan Yahmed.

Il conclut son éditorial par une supplique : «Mais tout de même ! Nous ne désespérons pourtant pas des autorités algériennes. Nous voulons croire qu’elles reviendront sur cette décision qui lèse avant tout leurs citoyens.»

R. M.


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