Une fille de Harki révèle

«On est en contact avec des harkis en Algérie»



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Par Karim B. – «Il n’y a pas une semaine où on ne reçoit pas un e-mail ou un coup de fil d’Algérie disant : ‘’On est des enfants ou des petits-enfants de harkis, on est montrés du doigt, c’est une marque d’infamie, faites quelque chose pour nous !’’», a révélé Fatima Besnaci, présidente de l’Association harkis, droits de l’Homme, et dont les propos ont été repris par un journal d’extrême-droite.

Cette fille de harki, native de Cherchell, affirme ainsi que des harkis se trouvent toujours en Algérie mais ne donne pas plus de détails sur leur identité.

La question des harkis est revenue sur le devant de la scène depuis que le président français, Emmanuel Macron, a décidé d’honorer cette catégorie d’Algériens qui a choisi le camp de la France coloniale et a pris les armes contre les combattants de l’ALN, commettant de nombreuses exactions et crimes.

Fatima Besnaci, qui vient d’être décorée par la France, appelle à l’ouverture des archives aux historiens et demande que des témoins puissent être entendus pour que «les vérités soient dites», que «l’on sorte de la passion et des gestes idéologiques» et «qu’on replace les harkis dans le contexte global de la colonisation et dans un contexte de guerre».

L’auteure de Harkis, une histoire déformée par des récits officiels, estime que «tout geste de paix, de justice me va droit au cœur, mais ce qui me semble incroyable en tant que fille de harki, c’est que je ne savais pas que j’étais interdite d’aller en Algérie». Pour elle, les harkis «n’ont rien» à se faire pardonner parce qu’«il y a eu des exactions partout».

Parlant en tant qu’académicienne – elle est détentrice d’un doctorat en histoire –, Fatima Besnaci assure qu’elle «déplore la guerre» et «condamne toutes les violences», avouant qu’en raison de l’asymétrie entre les moyens colossaux dont l’armée coloniale française disposait et les armes rudimentaires qui ont servi au déclenchement de la Révolution de Novembre, «quelque part, la fin justifiait les moyens». «Il ne me viendrait pas à l’esprit de discréditer le FLN, je ne fais pas partie de ceux qui disent que les gens du FLN étaient des violents», a-t-elle confié, tout en imputant la responsabilité du basculement d’une partie de la population du côté de l’armée française à «certains» parmi les militants du FLN et les officiers de l’ALN.

«Il faut qu’on sache qui sont les harkis», revendique l’historienne qui exhorte les «hommes politiques algériens» à «ne pas instrumentaliser le problème harki en Algérie» et «à faire une place aux familles qui sont restées là-bas (en Algérie, ndlr) et qui n’avaient pas vraiment le choix».

K. B.


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