Il écarte la dissolution de l’APN et dément l’implication de la Présidence

Ouyahia conseille à Bouhadja de partir



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Ahmed Ouyahia exclut l’option de la dissolution de l’APN, comme solution à la crise, et au bras de fer qui oppose son président à la majorité parlementaire. Le patron du RND ne voit pas d’autre alternative que le retrait de Saïd Bouhadja, à qui il conseille indirectement de démissionner.

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), a joint sa voix à celle de ses députés à la Chambre basse du Parlement, appelant, de la manière la plus diplomatique, Bouhadja à quitter son poste. «Mon espoir est que l’affaire se termine dans le calme et que le président de l’Assemblée, un moudjahid respectable, qui a eu à s’acquitter plusieurs rôles durant sa carrière militante, garde son image positive, que soit levé ce blocage à l’APN, en tirant les enseignements du message qui lui ( à Bouhadja, Ndlr) avait été adressé par 361 députés», a déclaré, hier, Ahmed Ouyahia, lors d’une conférence de presse, animée à en marge des travaux de la Conférence nationale des femmes militantes, organisée à Zéralda. Tout en précisant qu’il se prononçait sous sa casquette de SG du RND, Ouyahia, interrogé sur le conflit qui dure à l’APN, rappellera que «100 députés du Rassemblement ont signé la pétition», adressée par la majorité parlementaire à Saïd Bouhadja.
La crise que vit actuellement l’APN est interne à l’hémicycle, estime le patron du RND, dans une analyse qui tend à discréditer toutes les lectures qui impliquent d’autres institutions, telle que la Présidence. «L’affaire concerne l’APN, pas plus !», tranche Ouyahia, ajoutant que «la Présidence n’a rien à avoir dans ce qui se passe à l’intérieur de l’hémicycle». Plus encore, il démentira même qu’il y ait eu des acteurs qui manipulent de l’extérieur : «On entend parler de coups de fils. Personne n’a parlé au téléphone en dehors de l’Assemblée». Pour Ahmed Ouyahia, l’explication est toute simple. Le président de l’APN a été élu par ses collègues, mais, malheureusement, a-t-il dit, «il y a eu désaccord» avec ces derniers. Et combien même la procédure de retrait de confiance, et la demande de démission n’existent pas dans la Constitution, «si ceux qui vous ont élu ne sont plus d’accord avec vous, ceci est un fait», constate-t-il, dans ce qui semble être un conseil à l’adresse de Saïd Bouhadja, qui s’accroche à son poste par la force de la loi qui le protège.

«Aucun danger sur le PLF 2019»

Quant à ceux qui prédisent, d’ores et déjà, la dissolution de la Chambre basse, le patron du RND est néanmoins Premier ministre leur coupe carrément court en excluant l’option. «Il n’y aura pas dissolution de l’APN, car il n’y a aucune crise politique dans le pays, mais un problème à l’intérieur de l’Assemblée», a-t-il affirmé. Idem d’ailleurs pour les craintes soulevées autour du Projet de loi de finances 2019, «une loi qui n’est pas en danger», rassure Ouyahia. Son justificatif : «L’article 138 de la Constitution stipule dans son dernier paragraphe, que lorsque le Parlement n’adopte pas la loi dans les délais, le Président la signe telle qu’elle a été proposée par le gouvernement».
Par ailleurs, le patron du RND a affirmé dans son discours d’ouverture, que son parti adhère à l’appel du Président de la république, Abdelaziz Bouteflika, pour la constitution d’un front populaire solide. Seulement, pas sous la houlette du frère-ennemi, le FLN, qu’il considère comme partenaire. Le RND «est une des composantes» de ce front, avec le parti FLN qui est «un allié», a précisé Ouyahia, expliquant toutefois que «chacun a sa propre méthode de travail», dans une réponse au refus de son parti de marcher dans l’initiative de l’ex-parti unique, qui a vite adopté l’appel du Président, travaillant à rassembler tous ses soutiens.
Analysant la situation que traverse l’Algérie qui, selon lui, «face à des problèmes de gouvernance à améliorer», Ouyahia fera part de quatre défis qui doivent être relevés, pour corriger rapidement les lacunes. Il s’agit de «mettre fin à l’anarchie et à la violence, vaincre le populisme et la démagogie, la préservation de sa stabilité et la préservation de la sécurité du pays».

Octobre 88 : «Une manœuvre politicienne»

Alors que nombre d’associations, d’ONG et de partis politiques célèbrent les événements du 5 octobre 1988, dont l’Algérie commémore le 30e anniversaire, comme étant un virage vers le pluralisme et les libertés, Ahmed Ouyahia surprend. Pour lui, ces événements, qui ont coûté à l’Algérie «des centaines de ses enfants», «ont plongé le pays dans la douleur». Ces jeunes, a-t-il déclaré hier, dans son discours d’ouverture de la rencontre des femmes militantes, «sont victimes de manœuvre politicienne».
Et dans une réponse à certaines formations politiques de l’opposition, le SG du RND dira : «On lit que les évènement étaient le commencement d’un processus démocratique. Il n’y a ni commencement ni rien». «L’anarchie revendicative a été déclarée 3 jours à l’avance, et la police a été désarmée 2 jours avant», a-t-il rappelé, promettant qu’il «viendra le jour où tout sera écrit sur les évènements d’octobre 88». Et de conclure que «ces manifestations ont d’abord plongé l’Algérie dans l’ère de l’anarchie, puis dans l’instabilité et enfin dans le terrorisme».

Propos de Bajolet : «un torrent de haine»

Le secrétaire général du RND a répondu à l’ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet. Excluant l’existence d’une quelconque crise dans les relations Algéro-françaises, Ahmed Ouyahia rappelle que les français eux-mêmes savent que l’Algérie applique «la règle de la réciprocité» comme «dans l’affaire des mesures de sécurité autour de l’ambassade» ou encore, la question des visas «si elle persiste». Quant à Bajolet, le SG du RND a qualifié les 30 pages consacrées à l’Algérie dans son livre, de «torrent de haine». Pour Ouyahia, entre l’Algérie et la France «il y a ceux qui veulent construire la relation», mais aussi «ceux qui veulent la détruire» et «Bajolet en fait partie». Ce dernier «a déversé son fiel», dénonce encore le patron du RND, avant de minimiser des propos de l’ancien ambassadeur français, en déclarant : «les chiens aboient, mais la caravane passe». Ahmed Ouyahia terminera en considérant cet épisode comme «un accident de l’histoire des relations entre l’Algérie et la France».

Les élections présidentielles en avril 2019

Les élections présidentielles 2019 auront lieu comme prévu. Ahmed Ouyahia l’a affirmé, hier, à l’occasion de sa conférence de presse, précisant que l’échéance «aura lieu au mois d’avril prochain». Reste que la date «n’est pas encore fixée», a-t-il cependant ajouté. Le SG du RND et néanmoins Premier ministre, dont le nom est souvent évoqué comme partant de la tête du gouvernement, s’est montré confiant. «S’il y a un remaniement du gouvernement, cela ne sera pas étrange», a-t-il répondu à une question des journalistes, ajoutant que s’agissant de son probable départ, «il y a des gens qui le souhaitent matin et soir». La raison ? «Je sais que je dérange beaucoup», a expliqué Ouyahia, avant d’assurer : «Mais, je fais mon travaille».

Aïssa Moussi


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