Bouteflika, colonisation, Maroc

les justifications de Bernard Bajolet



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Par R. Mahmoudi – L’ex-patron de la DGSE, Bernard Bajolet, semble avoir trouvé une nouvelle vocation : celle de parler obsessionnellement et tous les jours de l’Algérie. Et c’est dans désormais un bar à Paris qu’il reçoit les journalistes qui viennent l’interroger dans l’espoir désespéré de lui soutirer un «scoop».

Dans la énième interview accordée à la presse, précisément au magazine Jeune Afrique, il s’y adonne totalement. S’il se montre toujours aussi prudent sur des questions «qui fâchent», comme celles relatives à l’état de santé du président Bouteflika, il ne s’en prive pas moins de répéter tout le mal qu’il pense de l’Algérie en général.

«Ce que j’écris sur l’Algérie dans mon livre, dit-il d’entrée, ne relève pas de la diplomatie : j’y appelle un chat un chat». Et d’enchaîner : «Je ne suis mandaté par personne, il s’agit d’appréciations personnelles. Désormais libéré de mes obligations au service de l’Etat, j’use de ma liberté de parole, sauf quand il s’agit de questions relatives au secret-défense».

Interrogé sur les réactions qu’ont suscité ces propos en Algérie, le diplomate français se dit imperméable à toute critique : «Cela ne me touche pas qu’on me traite de « petite barbouze » ou de « mercenaire déguisé en diplomate », je préfère ne pas commenter», ajoute-il. Or, en reprenant cette dernière phrase de secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, Bajolet fournit la preuve qu’il suit de près ce qu’en dit la presse algérienne.

Plaçant désormais le débat dans une dimension plutôt philosophique, l’ex-ambassadeur de France à Alger évoque «le contraste saisissant entre un pays jeune, dont la jeunesse dispose globalement d’un très bon niveau d’éducation et des dirigeants politiques en profond décalage par rapport au pays réel». Pour lui, «la momification du pouvoir algérien», dont il parle dans son livre, se traduit par ce «décalage entre cette Algérie jeune, éduquée, dynamique, qui a beaucoup de mal à trouver du travail et doit souvent s’expatrier, et cette technostructure qui n’a pas changé depuis plusieurs décennies».

S’apitoyant sur le sort de l’Algérie, il annonce de mauvais jour pour les Algériens : «Les richesses enfouies dans le sous-sol, qui ne sont pas éternelles, diminuent. J’ai même entendu des hauts responsables algériens affirmer que les exportations pétrolières pourraient cesser à partir de 2030. Cela voudrait dire que les recettes d’exportation vont baisser, tandis que les besoins de la population augmentent». Il reconnaît tout de même que la France «n’a rien fait pour aider l’Algérie à décoller» et que l’administration coloniale «s’est imposée sans intégrer les Algériens et sans les préparer à gérer un Etat par la suite». Selon lui, quand la France est partie, en 1962, il n’y avait plus d’Etat. «Ceci est un énorme handicap qui continue, même cinquante ans plus tard, à produire des effets».

Sur le litige historique entre la France et son ancienne colonie, Bernard Bajolet se fait plus disert, mais ne fait que reprendre les positions officielles de Paris : il faut que les archives du FLN soient ouvertes, la France n’a pas à s’excuser pour les crimes commis en Algérie…

Concernant enfin le conflit sahraoui, Bajolet confirme l’alignement de Paris sur les positions marocaines qu’il justifie par la «conviction en France» que l’affaire du Sahara est «plus vitale pour le Maroc, plus importante pour sa stabilité» que ce n’est le cas pour l’Algérie.

R. M.


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