Solidarité avec le blogueur Merzoug Touati

Appel pour «une marche des libertés» le 20 novembre



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Le comité pour la libération du blogueur Merzoug Touati annonce la préparation d’une marche des libertés. Ce comité, regroupant des militants de plusieurs wilayas et des acteurs politiques, place cette action de solidarité sous «la présidence d’honneur de Madame Touati, mère de Merzoug Touati condamné à 7 ans de prison pour ‘‘intelligence avec l’ennemi’’».

Le but de cette nouvelle action, qui aura lieu à la place de la Liberté d’expression Saïd Mekbel, à Béjaïa, vise à «faire aboutir la mobilisation citoyenne pour la libération du blogueur injustement incarcéré». Les animateurs de ce mouvement relèvent que «la situation actuelle du pays a fait passer en arrière-plan le dossier Merzoug, incarcéré depuis deux ans et qui attend ‘‘la réponse de la demande en cassation auprès de la Cour suprême qui risque de s’éterniser’’».

Le comité dit avoir encouragé la programmation d’activités à travers les quartiers et les communes «pour sensibiliser la population aux cas des détenus d’opinion à travers le pays et celui de Merzoug en particulier, pour entraîner son adhésion à la marche des libertés». Le comité précise que «cette marche ouverte à tous les défenseurs des libertés quel que soit le domaine sans perdre de vue que notre principale revendication est la libération de Merzoug Touati».

Ce même comité réitère ainsi son appel pour la libération inconditionnelle de tous les détenus d’opinion.
Agé de 29 ans et titulaire d’un mastère en économie, Merzoug Touati a été condamné à 7 ans de prison pour avoir publié une interview d’un diplomate israélien. «N’ayant accès à aucune information sensible et encore moins à des secrets d’Etat, l’accusation est donc sans fondement», ont dénoncé des juristes, des militants des droits de l’homme et des acteurs politiques dans une pétition pour sa libération.

«Quelle que soit l’appréciation politique que l’on peut avoir sur cette affaire, l’acte reproché à Merzoug Touati relève du délit d’opinion.» Dans l’ordonnance de renvoi n’est-il pas clairement accusé d’être un «opposant politique» ? Pour clamer son innocence et revendiquer sa libération, il a entamé une grève de la faim illimitée le 8 juillet 2018, au détriment de sa santé, déjà vulnérable, qui se dégrade de jour en jour. «Dans un climat délétère marqué par les luttes claniques de pouvoir, la stratégie de la tension risque d’engendrer de graves dérapages», ont-ils averti.

L’avocat et militant des droits de l’homme Mokrane Aït Larbi a qualifié Merzoug Touati de «prisonnier d’opinion», parce qu’il avait contribué à la médiatisation des événements de Ghardaïa. Dans un appel à sa libération, Me Aït Larbi a affirmé que «Merzoug Touati n’a jamais usé de violence ni préconisé son usage. D’ailleurs, il a été acquitté du chef d’inculpation ‘‘attentat’’ dont le but a été d’inciter les citoyens et habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat».


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