Briser le silence ; libérer la parole



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Mouammar Kadhafi avait fait du viol une arme de pouvoir. Et en Libye, y compris après sa disparition, le viol des femmes, triste héritage, demeure une pratique courante, un système politique érigé en mode de gouvernance. Je parlais, hier, des viols massifs comme arme de guerre. Qui parle de ceux commis en Algérie durant la décennie rouge ? En posant la question, je pense à la façon dont les crimes en question ont été traités par les médias locaux. On ne peut reprocher aux autres de faire l’impasse sur nos douleurs et un drame comme celui vécu par des dizaines de milliers de nos familles si les premiers concernés posent un œil effarouché sur la chose. La Cour pénale internationale devra un jour s’en convaincre et admettre le fait que ces crimes n’ont rien de spontané, qu’ils sont mûrement pensés et prémédités. Sinon comment expliquer les produits paralysants que l’on injecte aux femmes et les moyens contraceptifs qui sont utilisés pour empêcher ces dernières de porter le fruit de viols collectifs ? Ce qui prouve que ce ne sont pas des hommes imbibés d’alcool qui vont à l’assaut de leurs otages mais des petits soldats inspirés par les agissements d’une hiérarchie religieuse. Espérons qu’un jour le même travail d’enquête sera fait sur les femmes algériennes. En le disant, me revient en mémoire un message court mais ô combien illustrateur de ces questions détestables que l’on pense résoudre en les taisant. Dans son courriel, le lecteur, oui c’est un homme qui y dit sa colère et pas une femme, me demandait de dénoncer la chasse aux femmes non voilées à Boumerdès. Il s’agit, faut-il le rappeler, de cette wilaya qui prétend faire dans le tourisme de bonne facture, à condition, toutefois, que les visiteurs respectent les us et coutumes furieusement défendus par les hommes de la région. Des hommes mais aussi des femmes qui, en s’alignant sur les pratiques en vogue, pensent gagner en popularité et en reconnaissance. Les femmes parlent rarement de ce qu’elles subissent en privé. Par pudeur, mais aussi parce qu’elles redoutent qu’en dénonçant ce dont elles souffrent, cela n’aggrave leur avilissement.
M. B.

 


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