«Le petit boucher» d’Agnès Renaud fait sa première à Béjaïa

Revivre dans ses propres cendres



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La pièce française «Le petit boucher» mise en scène par Agnès Renaud, d’après un texte de Stanislas Cotton, aborde le sujet de viol, sans pour autant user de violences. Elle est présentée pour la première fois au public.

Présentée dans la soirée de vendredi, au niveau du théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa, à l’occasion de la 9e édition du festival international du théâtre de Béjaïa, «Le petit boucher» a ravi le public, présent en force. Le texte de la pièce se décline dans le genre tragi-comédie. Il raconte les déboires de la jeune Félicité (magistralement interprétée par la comédienne Marion Bottollier), violée par le boucher du village. Jeunes adolescente, elle fait face à trois monstres intérieurs ; la perte de sa virginité, son viol et sa portée, ainsi que la perte de son amour. Sa vie est chamboulée. Le monde d’enfant de Félicité, autrefois paisible et serein est détruit par ce drame survenu très tôt. Mais cette «fureur de vivre», retrouvée au beau milieu de sa «folie d’enfant» lui tends gracieusement la main pour la faire sortir de son gouffre. Un spectateur averti peut relever le peu de présence, dans le texte, du bourreau, père du «petit boucher», mais la metteure en scène explique qu’elle voulait «traiter la violence, sans violence». Agnès Renaud s’est trouvée une très jolie astuce pour mieux mettre en scène le texte original qui est une sorte de poème dramatique. Elle a eu recours à la chorégraphie, et sa a donné une jolie combinaison. Malgré les préparations «serrées» pour cette première présentation, le staff de la pièce a réussi une jolie première. Cette première présentation au public du «Petit Boucher» a rencontré un franc succès auprès du public, vu les réactions positives, exprimées lors du café-théâtre qui s’est tenu juste après la présentation avec le staff de la pièce. La metteure en scène avoue, néanmoins, que cette dernière œuvre est présentée sans son dernier tableau, qu’elle compte intégrer dans ses prochains spectacles. Cette œuvre a nécessité une dizaine de semaines de préparation, avoue la metteure en scène lors du café-théâtre qui s’est tenu juste après la présentation de la pièce, au niveau du même théâtre. Gagions que cette pièce fera long feu, notamment dans le monde occidental, où les débats sur les violences sexuelles font fureur ces derniers temps. Le seul point négatif de la soirée fut du coté du public. Des va-et-vient, des cris de gamins et des séries de toussotements ont meublés le coté public tout au long de la pièce. Des sonneries de portables se font entendre également, malgré la mise en garde de la metteure en scène, bien avant le début du spectacle. Ces fâcheuses habitudes du public causent des désagréments et pour les comédiens sur scène, et pour les gens qui viennent apprécier du beau théâtre. A noter que pour ce dimanche soir, avant dernière soirée avant la clôture du festival, c’est la pièce française «Une histoire irlandaise», écrite et interprétée par Kelly Rivière, qui sera présentée au public à 19h30, au niveau du même Théâtre.

Arezki Ibersiene


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