Meurtre de Jamal Khashoggi

Riyad soutient une nouvelle version



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Par Sadek Sahraoui – Face au rejet de la communauté internationale de la version saoudienne concernant la mort du journaliste Jamal Khashoggi, un haut responsable du gouvernement de Riyad évoque un autre scénario.

Selon ce responsable qui s’est entretenu avec l’agence Reuters sous couvert d’anonymat, lors de la visite de Khashoggi au consulat saoudien, un agent du nom de Maher Moutreb a menacé de le «droguer et [de l’] enlever». Lorsque le journaliste a, en réponse, élevé la voix, un autre agent lui a serré le cou, ce qui a entraîné sa mort. Par la suite, un autre membre de l’équipe a mis les vêtements du journaliste pour simuler sa sortie du consulat, affirme la source.

Toujours selon cet interlocuteur de l’agence, le corps de la victime a ensuite été enroulé dans un tapis et remis à un «contact local» pour qu’il le fasse disparaître. Plus tôt dans la semaine, l’Arabie Saoudite avait fini par reconnaître la mort du journaliste dissident, disparu début octobre. Riyad assure que Jamal Khashoggi a été tué dans une bagarre et dément avoir ordonné son assassinat. Dix-huit personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête, en Arabie Saoudite, alors que des responsables du Service général du renseignement (GIP) ont été limogés.

La sortie de ce haut responsable intervient une journée après que la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini ait réclamé une enquête approfondie sur la mort «extrêmement troublante» du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en exigeant des comptes des responsables. «L’Union européenne, comme ses partenaires, insiste sur la nécessité d’une enquête approfondie, crédible et transparente, qui fasse la lumière sur les circonstances de la mort et contraigne les responsables à en endosser toute la responsabilité», selon un communiqué de ses services.

La Turquie a, de son côté, soutenu qu’elle ne «permettra jamais de camoufler» la mort à Istanbul du journaliste saoudien. «Elle révèlera au monde entier tous les éléments dont elle dispose et les résultats probants de l’enquête sont proches d’être dévoilés», a assuré Numan Kurtulmus, chef adjoint du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), cité par le quotidien Sabah.

Kurtulmus a estimé que Riyad «ne pourra pas échapper à ce crime s’il venait à être confirmé».  «Que personne n’en doute : la Turquie révèlera ce qui s’est passé», a renchéri Celik, un porte-parole de l’AKP. Il a déclaré à la presse que son pays n’accusera personne avant la fin de l’enquête, mais que «rien ne sera dissimulé».

S. S.


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