Privatisation des cantines scolaires

Polémique autour d'une option



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Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a annoncé le 27 septembre passé que la gestion des cantines scolaires ne sera plus du ressort des communes et sera léguée au secteur privé, soit à des petites entreprises qui assureront les repas de midi aux écoliers. L'annonce a suscité la colère des syndicats de l'éducation mais aussi le soutien des parents d'élèves. Le débat sur la question n'est pas encore tranché.


Interrogée sur la privatisation des cantines scolaires, Meribi Nora, directrice de l'école primaire « Djurdjura » dans la commune de Bachdjarah (banlieue est d'Alger), affirme qu'aucune note ne leur est parvenue jusqu'à aujourd'hui et que les cantines sont toujours du ressort des APC et maintenues gratuites pour les élèves. Toutefois elle déplore la gestion « catastrophique » de ces cantines au vu de l'absence d'un cahier des charges et du budget restreint alloué qui n'est pas stable durant l'année scolaire, pouvant tantôt assurer à l'élève des repas équilibrés, tantôt un strict minimum alimentaire.


Elle ajoute que le fait de déléguer le marché des cantines au privé ne changera pas la situation actuelle, car le privé cherche le gain avant tout et que ce sera uniquement son intérêt pécuniaire qui va primer.


Pour sa part, le président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, estime que l'Etat ne doit pas se délaisser de ce dossier au profit du privé et qu'il faut réfléchir à un mode de gestion, comme celui des réfectoires dans les collèges et les lycées et les rattacher à des économes. « Laisser les cantines scolaires pour approvisionnement aux privés c'est ouvrir la voie à des dépassements et à la corruption incontrôlés, au détriment du bien-être de l'enfant », ajoute-t-il. Même son de cloche au sein du CNAPESTE (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation). Le chargé de communication du syndicat, Messaoud Boudiba, déplore la vision du ministère de l'Intérieur à l'égard des cantines scolaires comme de simples « restaurants », les considérant comme un marché ou une affaire commerciale à but lucratif uniquement. M. Boudiba souligne également que si les entreprises privées se chargent des cantines scolaires, le contrôle sera minime, voire quasi inexistant, ce qui va se répercuter sur l'élève et son alimentation. Il déplore le retrait du ministère de l'Education de ce qui devrait être une « opération pédagogique » à inculquer à l'écolier. Les avis des parents d'élèves divergent, certains estimant que l'attribution des cantines au privé changera peut-être la situation au mieux, au vu de la compétitivité, d'autres restant méfiants au vu du seul intérêt des entreprises privées, à savoir le gain facile au détriment de la qualité de service.


Le ministère de l'Education va certainement fixer un prix à la portée des bourses modestes pour le repas, les traiteurs vont s'adapter mais en jouant sur la qualité, selon certains parents. « Si un fruit de saison comme l'orange ou la pomme sont exigés, le traiteur privé ne fournira pas des fruits de premier choix, ce qui affectera la qualité des repas », met en garde un parent d'élève, médecin de son état.


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