Le Makhzen et l’armée marocaine laissent leurs vétérans de guerre sombrer dans la misère



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Par Sadek Sahraoui – Les forces de sécurité marocaines ont encore empêché cette semaine un certain nombre de citoyens qualifiés de «prisonniers de la guerre d’intégrité territoriale» (allusion est faite à la guerre pour l’occupation du Sahara Occidental, ndlr) d’atteindre le Palais royal de Rabat après avoir manifesté dans les rues de la capitale pour revendiquer une «pension digne» et une «prise en charge à la hauteur de leurs sacrifices».

«Nous avons donné un quart de siècle de notre vie et personne ne se soucie de notre souffrance. Pourquoi personne ne veut nous reconnaître», est l’un des slogans brandis lors de cette manifestation.

La plupart des manifestations étaient composés de personnes très âgées accompagnées de leurs enfants. «Je suis un ancien prisonnier de guerre. J’ai passé 25 ans dans les prisons sahraouies», a confié l’un d’eux. «Nous avons subi toutes sortes de maux et de souffrances, mais après notre retour à la maison, la réception a été très terne. Au lieu de nous considérer comme des héros on nous traite plutôt comme des pestiférés», peste un autre vétéran de la guerre sans merci menée durant les années 70 par le colonialisme marocain contre le peuple sahraoui sans défense.

Un autre soldat, qui donnait l’air d’avoir presque atteint les 80 ans se dit à la fois triste et furieux que les autorités marocaines les aient ignorés de la sorte, révèle : «On nous avait alors promis de bénéficier de logements décents et de quelques autres avantages qui nous auraient permis d’oublier notre condition. Malheureusement, ces promesses sont restées lettre morte. Nous souffrons encore à cause de fausses promesses.» Il se dit se sentir floué par les autorités marocaines qui ne les ont utilisés que comme de la chair à canon.

Les prisonniers dits de la «guerre d’intégrité territoriale» sont en réalité des soldats qui avaient été capturés pendant la guerre entre le Maroc et le Front Polisario. Certains ont passé des décennies en prison et ont été libérés à la fin des années 90 après l’intervention du Comité international de la Croix-Rouge. Aujourd’hui, ils se plaignent de négligence après avoir, disent-ils, sacrifiés leur jeunesse pour le Maroc et Hassan II.

S. S.


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