LES GLUCOMETRES ‘’LOCAUX’’ POINTES DU DOIGT

Les diabétiques dans l'expectative à Oran



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La pénurie de consommables dont se plaignaient les malades atteints du diabète semble se résorber avec l’apparition de nouvelles marques sur le marché, ces derniers mois. Malheureusement, certains glucomètres d’origine locale affichent des taux de glycémie qui varient d’une opération à l’autre et laissent perplexe beaucoup de malades qui les utilisent, faute de mieux. Plusieurs appareils de mesure de glycémie, fabriqués par des laboratoires algériens, sont en effet, proposés par les pharmacies aux diabétiques. Cependant, les appareils disponibles afficheraient des chiffres différents de la glycémie effectuée au laboratoire. Au même moment de la journée, à quelques secondes d’intervalles, deux glucomètres différents, indiquent un taux de glucose dans le sang, élevé pour l’un, et bas pour l’autre. Faute d’informations fiables de la part des organismes ou des associations censées accompagner les diabétiques, les patients s’en remettent à d’autres malades, comme eux. «C’est décourageant. Depuis que les bandelettes de mon ancien appareil ont disparu du marché, je ne sais plus où j’en suis», déclare un homme âgé qui avoue avoir envoyé quelqu’un à l’étranger pour importer ces consommables : «J’attends qu’on me les envoie. En attendant je ne me pique plus», dit-il. Nous avons essayé de dénouer l’écheveau en nous rendant dans plusieurs pharmacies. Peine perdue. Dans les officines, les vendeurs ne savent pas, non plus, quel produit vous conseiller. Une jeune fille nous montre deux boîtes de couleurs différentes. «Certains préfèrent celle-là, alors que d’autres pensent que la seconde est de meilleure qualité», dit-elle. Depuis la disparition des marques étrangères sur le marché, des glucomètres fabriqués localement ont fait leur apparition. Des échantillons sont remis gratuitement aux clients, contraints, cependant, d’acheter les bandelettes et les lancettes (pics, disent certains). Dans une pharmacie du centre-ville, une jeune fille rapporte les confidences des usagers. Montrant une boîte noire, elle précise que «les clients disent que cet appareil gonfle le taux de sucre. Avec celui de la boîte verte, c’est l’inverse, le taux du sucre est très bas». Les malades, entre eux, s’échangent des informations mais n’arrivent pas à «trouver» la solution à leur problème. Notons, par ailleurs, les restrictions imposées aux diabétiques qui diront éprouver des difficultés à surveiller leur glycémie du fait que le quota que leur octroie la CNAS est de 50 bandelettes, seulement, par trimestre. Pour «se piquer» au moins une fois par jour, les malades doivent mettre la main à la poche afin d’acheter des consommables non remboursables.


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