Air Algérie

Les mécaniciens poursuivent la grève, la direction rassure



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La grève des techniciens de maintenance d’Air Algérie s’est poursuivie hier pour la cinquième journée consécutive. Elle continuera du moins pour aujourd’hui. Les techniciens qui avaient affirmé au début de leur mouvement que les avions décollaient sans contrôle ni maintenance persistent à le dire au cinquième jour de leur grève. La compagnie Air Algérie, par contre, dément ces affirmations. «Aucun avion ne décolle sans contrôle», rassure la compagnie.

«Il est impossible de laisser décoller des appareils sans avoir procédé à un contrôle rigoureux répondant à des normes précises. Plusieurs médias relaient ces rumeurs infondées, induisant en erreur la population», rassure la compagnie par le biais du conseiller du PDG, Mohamed Charref, qui a, avec deux autres cadres de l’entreprise, dont le directeur de la maintenance, M. Boulaouad, animé une conférence de presse à Alger.

Pour le moment, aucune revendication n’est prise en considération, selon les grévistes. Ces derniers évoquent une certaines «approche» qui a eu lieu entre les deux parties mais pas de «négociations sérieuses entamées». Catégorique, la compagnie aérienne indique que les revendications sont «infondées et la grève illégale». Des mesures disciplinaires ont d’ailleurs été prises à l’encontre de 14 techniciens de maintenance ayant participé à cette grève.

Amine Andalousi, responsable de la communication, affirme aussi qu’«un huissier de justicier est venu à plusieurs reprises constater la situation des grévistes. Un jugement a même été prononcé le 21 octobre dernier pour annuler cette grève.» De l’autre côté, les grévistes ont une tout autre version de l’histoire : «Une grève peut être déclenchée de façon légale 21 jours après avoir déposé un préavis. Toutefois, la grève n’a débuté que le 31 juillet, le délai est largement dépassé», déclare un technicien de la maintenance en grève dans une déclaration à El Watan week-end.

Du côté des revendications, elles sont «claires». Les grévistes ne demandent pas d’augmentation, mais plutôt une «hiérarchisation des salaires par l’application de la convention collective». Une meilleure gestion des multiples CDI reconduits ainsi que le licenciement du divisionnaire responsable d’abus de pouvoir. «Parmi les 400 mécaniciens, la moitié d’entre eux sont en grève. Il y a habituellement 25 techniciens par équipe qui traitent en moyenne une cinquantaine de vols par jour. Cependant, avec la grève, l’équipe est réduite à plus ou moins cinq techniciens», précise encore un des grévistes.

«Effectivement, certains avions décollent sans assistance technique», explique le gréviste de la maintenance. Déclaration inquiétante : «Il y a même une complicité entre la division de la maintenance et la direction des opérations pour laisser décoller ces avions. Officiellement, il y a un cachet prouvant la vérification de l’appareil, mais il n’en est rien. Les avions ne sont donc pas vérifiés correctement et les contrôles sont même bâclés. Certains équipages acceptent un contrôle incomplet afin de procéder au décollage», précise un autre technicien de maintenance travaillant chez Air Algérie depuis plus d’une dizaine d’années.

  


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