Cherche légitimité



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Par Bachir Medjahed – Y a-t-il des raisons à faire de l’avenir une lecture pessimiste ? Bien d’analystes rivalisent à qui noircira davantage cette lecture, comme si une certaine légitimité, ou plutôt une reconnaissance, allait être conférée à celui qui saura le plus fournir matière à inquiétude. Les analystes locaux s’adressent à l’opinion publique nationale tandis que les analystes étrangers, occidentaux surtout, s’adressent à leurs gouvernants.

Or, les gouvernants occidentaux agissent comme si le fardeau de l’histoire à venir de leurs anciennes colonies reposait lourdement sur leurs épaules, sur leurs seules épaules, comme celui du passé avait reposé sur les leurs. Pour ce qui concerne le passé, il est vrai que le fardeau avait été porté par eux-mêmes. Les colonisations, c’était eux. L’esclavage, c’était eux. Le nazisme, c’était eux. «La solution finale», c’était également eux. Concernant l’avenir, il devra également reposer sur leurs épaules. Ils ont écrit le passé, ils écriront l’avenir.

Partout dans les pays anciennement colonisés dont les dirigeants sont en mal de légitimité, il apparaît que ces derniers cherchent la leur dans les relations internationales. La diplomatie est mise au service de sa propre extraction du champ des cibles occidentales, quitte à transférer sa politique extérieure et de défense vers la responsabilité occidentale. Parfois, ces pays en mal de légitimité se surarment en quantité et en qualité. Un armement prêt à être transféré en faveur de pays (ou mouvement) qui ont fait foi de leur soumission. Un armement également pré-positionné en faveur des armées occidentales protectrices.

La plus grande vulnérabilité des pays arabes réside dans les démarches unilatérales. Partir en solitaire et demeurer en solitaire. Confiance entre les Etats maghrébins ? Confiance entre les Etats arabes ? Le CCG ne reconnaît aucun autre ensemble régional arabe. La preuve est qu’il voulait pulvériser le Maghreb en offrant son intégration au royaume marocain et à celui de la Jordanie. Les royaumes d’un côté, les «républiques» de l’autre.

Une guerre civile dans les pays arabes qui ont connu le «printemps» dit arabe ? Pour le moment, c’est la catastrophe. Le pire n’est pas encore arrivé, mais cela risque d’arriver. Ce pire, c’est d’abord qu’à la faveur de la lutte entre deux camps, pro et anti régime en place, s’invitent les haines intercommunautaires, multiconfessionnelles. Le pire, c’est que dans cette seconde phase, les présidents arabes refusent de partir ; ils feront comprendre qu’après eux, les pires scénarios devraient être conjurés. Le pire, c’est que les consciences communautaires se réveilleront dans les pays arabes et que le chaos soit généralisé à cette région dans sa totalité.

Une guerre entre pro et anti régimes en place est motivée par des enjeux de pouvoir. Où se trouverait la ligne de front pour que l’armée et la police s’interposent ? Nulle part. Les visages ne sont pas identifiés. Les territoires non plus. La police avec qui ? L’armée avec qui ? Il ne peut pas y avoir de neutralité. Tirer sur les «pro-» ? Sur les «anti-» ? Une certitude, l’armée n’est pas outillée pour s’engager dans des opérations de l’ordre public.

Quoi que l’on dise, le monde arabe va changer. Il est en train de changer. Dans le sang. Peut-être va-t-il sombrer d’abord vers l’islamisme, la démocratie, un système hybride ou des guerres internes interminables.

B. M.


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