«Ould Abbès ne fait pas partie du nouveau plan politique»

Djamel Ould Abbès était juste un chargé de mission», c’est du moins ce que pensent des politologues et observateurs de la scène politique. Selon le politologue Mohamed Taibi, il y a des hommes qui conviennent à chaque étape. Par exemple, rappelle-t-il, Amar Saadani était un segment de la gestion d’une tension qui a existé, et ce, contrairement à Ould Abbès qui a été désigné pour la gestion de l’espace public, d’autant plus qu’à cette époque, le FLN n’était pas menacé. Aujourd’hui, de l’avis des politologues, un nouveau plan politique se dessine.

D’où son éviction. «Ould Abbès était un trouble-fête, il divaguait. Il a été choisi pour des objectifs bien précis», observe M. Taibi.

A la question de savoir si Tayeb Louh, qui n’a jamais caché ses ambitions de prendre les rênes du FLN, est le mieux indiqué pour ce poste, des députés du FLN répondent par la négation. D’aucuns n’ignorent pas que ce poste aurait permis à Louh d’avoir des ambitions présidentielles en cas de non-5e mandat. D’après eux, au FLN il y a des pointures qui sont mises en réserve. «Le FLN renferme des hommes mieux lotis que M. Louh, il y a de grosses pointures dont le Président a besoin, maintenant s’il y a crise d’homme, Louh reste la carte à jouer. Mais nous ne sommes pas dans cette logique, puisqu’il y a Sellal, Belkhadem et d’autres hommes politiques, tels que Ouyahia qu’il ne faut pas du tout sous-estimer», affirme M. Taibi.

Ce politologue demeure persuadé que l’Algérie a besoin d’homme tel qu’Ahmed Ouyahia dont la candidature n’est pas à exclure dans le cas où le président Bouteflika ne briguerait pas un autre mandat. «Ouyahia n’est pas un incompétent et il a des forces qui le soutiennent ; certes, je ne partage pas sa vision, mais je pense qu’il est porteur d’un projet et s’il venait à présenter sa candidature, le pouvoir politique sortira de la réserve les hommes qui seront en compétition avec lui», explique M. Taibi. Par ailleurs, nombreux sont les députés de la famille FLN et des autres formations politiques qui affirment qu’Ould Abbès est victime de son arrogance, qui est désapprouvée même dans les rangs de l’ex-parti unique. Son expulsion de son poste de responsabilité était déjà dans l’air. Dans les coulisses de l’Assemblée, notamment avec ces nouvelles tractations pour les élections sénatoriales, Ould Abbès a poussé, accusent certains élus, jusqu’au ridicule la politique politicienne et clanique. «Par des déclarations à l’emporte-pièces, Ould Abbès a discrédité le système, le FLN ainsi que la Présidence qui l’a intronisé. Il a mené campagne tambour battant pour un hypothétique 5e mandat avec un caractère provocateur, qui a dû agacer en haut lieu.

Il a réussi à faire le vide autour de lui, car personne ne le prenait au sérieux», s’acharnent les anti-Ould Abbès, précisant que ce dernier est devenu un encombrant secrétaire général, car il ne connaît que la démesure, et étant politiquement brut, il ignore les nuances, le timing politique. Ould Abbès, du point de vue de certains militants, travaillait contre le système par la multiplication des bourdes qu’il commettait. Mais pour d’autres, il était dans son rôle d’«agitateur». Par ailleurs, au sein-même du FLN, la question du futur secrétaire général du FLN n’est pas tranchée et Tayeb Louh, qui fait parler de lui ces derniers temps, ne fait nullement l’unanimité. «Le fait d’avoir désigné Mouad Bouchareb à la tête du FLN pour assurer l’intérim est un désaveu pour Louh. Le coordinateur peut durer le temps d’effacer tous les prétendants gênants dont Louh, puisqu’il n’a pas pris maintenant le poste de SG», tranchent les observateurs.