Rapport du Crisis Group sur l’Algérie

Sombres perspectives économiques pour 2019



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Il est urgent d’entreprendre des réformes sérieuses afin d’éviter de sombrer dans la crise dès 2019. C’est l’alerte donnée hier à l’Algérie par l’ONG internationale Crisis Group en jugeant les mesures d’ajustement financier apportées par les autorités algériennes d’inutiles tant que le statu quo politique est maintenu.

«Des réformes sont urgentes en Algérie pour diversifier une économie dépendante aux hydrocarbures et éviter une crise économique dès 2019», avertit l’ONG spécialisée dans l’analyse et la présentation de recommandations pour la résolution des conflits et situations difficiles.

L’ONG pointe du doigt «la paralysie politique» qui mine toute possibilité de sortie du statu quo. Un statu quo voulu et maintenu par des «groupes d’intérêt influents».

Dans son nouveau rapport intitulé « Surmonter la paralysie économique de l’Algérie», l’ICG porte un regard très critique sur les mesures prises par l’Exécutif pour faire face à la crise financière. «Les nouvelles réalités financières ne permettent plus de maintenir le niveau élevé de dépenses publiques des dix dernières années, qui vide rapidement les caisses de l’Etat», souligne le rapport.

Et de noter que «malgré les promesses des gouvernements successifs de faire des réformes et de rééquilibrer les finances publiques, la paralysie politique a fait obstacle à toute mesure décisive».

D’autant que cette paralysie est «renforcée par l’incertitude autour d’une candidature du président Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, à un 5e mandat en avril prochain». L’ICG estime qu’il est inutile de compter sur le rétablissement des cours du pétrole, car malgré un prix confortable du baril «la crise pourrait frapper le pays en 2019 et se greffer aux tensions entourant la présidentielle».

Le même rapport de l’ICG note que «les autorités reconnaissent que le modèle actuel est à bout de souffle mais peinent à le corriger» et regrette que «les réformes économiques ont eu tendance à être reportées».

Cette situation de blocage résulte de deux facteurs, explique le rapport, que sont d’abord des «groupes d’intérêt influents qui défendent le statu quo» ainsi que «le souvenir de la guerre civile (1992-2002)».

Le gouvernement prône pour rappel, ces dernières années, une rationalisation des dépenses afin de limiter les conséquences de la crise résultant de la chute des prix du pétrole. L’Exécutif recourt depuis la fin 2017 au financement non conventionnel, pourtant jugé fort risqué par les analystes, notamment dans son impact sur l’inflation.

«Les coupes budgétaires et la politique monétaire expansionniste qui alimentent l’inflation sont insuffisantes et permettent seulement au gouvernement de gagner du temps sans s’attaquer aux problèmes de fond», estime l’ICG avant d’avertir qu’à terme «l’Algérie ne pourra pas se contenter d’apporter de petits ajustements techniques à sa politique économique».

Pour le spécialiste de l’analyse des risques, il «est inévitable de renégocier un contrat social implicite dans le pays, à savoir que l’Etat pourvoit aux besoins d’une population tenue de s’exécuter». L’ICG prévient que «toute renégociation doit être envisagée avec prudence…»

En notant que les moins de 30 ans (55% de la population, selon les statistiques officielles) «entrent aujourd’hui sur le marché du travail avec de sombres perspectives d’avenir et une capacité considérablement réduite de l’Etat à les soutenir».

Ceci et d’appeler les autorités algériennes à plus de transparence sur l’état des finances publiques, les difficultés économiques, les réformes nécessaires et leurs résultats attendus. Tout en suggérant le recours à une dette extérieure à 2% du PIB, l’ICG appelle aussi le gouvernement à miser sur les jeunes dans l’élaboration du programme de réformes.

Le même groupe d’analystes invite également les autorités à élargir leur «éventail d’interlocuteurs» en ne se limitant pas à l’ex-syndicat unique UGTA ou au Forum des chefs d’entreprise.


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