Café non conforme à la réglementation

Quatre producteurs poursuivis en justice



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Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, vient de mettre fin, à partir de Sétif, à la polémique autour du café non conforme à la réglementation en vigueur, dénoncé par le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce).

Le ministre du Commerce a assuré que des contrôles et des analyses ont été effectués : «Des échantillons de toutes les marques de café commercialisées ont été analysés dans nos laboratoires. Nous avons trouvé quatre producteurs sur les 77 qui n’ont pas respecté le taux de sucre et nous avons engagé contre eux des poursuites judiciaires, mais les autres sont tous conformes aux normes.» Et de préciser : «Mes services ont rencontré le président de l’Apoce et des discussions ont été engagées à ce sujet.».

Contacté par nos soins, le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi, nous a indiqué avoir été reçu au ministère du Commerce, à sa demande, par le secrétaire général du ministère. «Nous lui avons remis les résultats de notre étude sur 12 marques de café commercialisées et analysées dans trois laboratoires algériens de contrôle de qualité agréés par l’Etat et nous avons soulevé le problème du non-respect des normes. L’absence de conformité concerne soit le taux de sucre élevé, soit le non-respect de la mention des matières ajoutées et leurs taux sur l’emballage, comme exigé par le décret exécutif de février 2017 fixant les caractéristiques du café ainsi que les conditions et les modalités de sa mise à la consommation», nous a confié M. Zebdi.

Et de signaler que l’Apoce n’a pas accès aux laboratoires du ministère du Commerce pour effectuer ce type d’analyses, vu toutes les entraves bureaucratiques de l’administration locale. «Ce problème a été également soulevé avec le secrétaire général du ministère, qui a été très réceptif à notre doléance et que nous remercions au passage. Nous remercions également le ministre, Saïd Djellab, qui a été sensible à ce problème», a-t-il ajouté. Et de signaler que c’est au «ministère du Commerce, avec lequel nous continuons à travailler pour protéger le consommateur, que le pouvoir de répression revient».

M. Zebdi signale que l’Apoce a sollicité les 12 producteurs pour participer aux frais des analyses, estimés à 200 000 DA, et seuls 4 ont contribué à ce financement avant même les résultats des analyses. «C’est un signe d’assurance et de confiance de la part de ces opérateurs qui ont encouragé l’initiative.»

Les résultats des analyses ont démontré que sur les 12 marques analysées, cinq contiennent un taux de sucre «satisfaisant» de moins de 3%, tel que prévu par la réglementation ; cinq autres ont été décrites comme «acceptables» autour de 3% et deux ont été considérées toxiques avec un taux avoisinant 10 et 14%.

A noter que les services de contrôle relevant du ministère du Commerce ont procédé, au cours de l’année 2018, au contrôle de la conformité du café par rapport aux dispositions du décret exécutif n°17-99 du 26 février 2017. Les opérations de contrôle ont ciblé aussi bien les producteurs que les distributeurs de gros et de détail. Sur les 10 premiers mois de la même année, 1665 interventions ont été opérées auprès de 94 producteurs et torréfacteurs et 1571 auprès des grossistes et détaillants. Selon le bilan du ministère du Commerce, 162 prélèvements ont été effectués, dont 16 échantillons sont non conformes, soit 9,87% du nombre total des prélèvements effectués.

Ainsi, les services de contrôle ont dressé 32 procès-verbaux et saisi 4,01 tonnes de café. «Les non-conformités relevées concernent principalement la présence de sucre dans le café moulu et le non-respect des proportions du sucre ajouté dans le produit dénommé ‘‘café moulu torréfié au sucre’’, qui ne doit pas dépasser 3%, ainsi que le non-respect de l’obligation d’information du consommateur», précise le ministère du Commerce.


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