Les électroniques menace la santé mentale des enfants



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Matin et soir, au travail et chez soi, nous avons toujours un écran en face. C'est comme si notre existence en dépendait. C'est devenu une addiction. Une situation qui n'est pas sans conséquences sur la santé physique et surtout psychologique de la personne, notamment des enfants, affectant ainsi leur développement cérébral.


Les experts sont catégoriques : la surexposition à un écran peut être irréversible pour les enfants. En effet, les experts qui ont animé ce dimanche une conférence initiée par l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), ayant pour thème « L'impact du mésusage des écrans sur l'homme moderne et son environnement », ont tiré la sonnette d'alarme sur le danger de ces appareils électroniques. Le mauvais usage du smartphone, de la tablette et de la télévision peut donc s'avérer très dangereux, voire nocif pour la santé mentale des enfants. Lakahsi Zahra, formatrice en parentalité et communication, a indiqué que l'écran ne satisfait pas les besoins affectifs de l'enfant, qui sont si importants pour son développement. Selon elle, les parents doivent faire le choix de l'enfant qu'ils veulent voir grandir. « Il faut faire le choix entre un enfant actif ou un enfant qui subit, celui responsable ou victime, ou encore un enfant confiant ou un enfant soumis », a-t-elle précisé.


C'est dire combien l'exposition de l'enfant à l'écran influence sa personnalité. Pour sa part, Karim Naït Medjani, biologiste et spécialiste en optique, n'y est pas allé par quatre chemins pour démontrer la nocivité de la surexposition aux écrans pour les enfants. Selon lui, « l'écran détruit au lieu de servir », principalement les bébés exposés à la lumière bleue dégagée, notamment, par les télévisions LED. « La lumière bleue, les images très rapides ainsi que le bruit dégagé par ces vidéos détruisent le cerveau », a-t-il prévenu, surtout que les parents ont aujourd'hui tendance à laisser, des heures durant, leurs enfants regarder des chaînes de télévision proposant essentiellement des programmes pour enfants, à savoir des dessins animés.


C'est donc le développement et l'imagination des enfants qui sont en jeu. L'expert souligne par ailleurs que les enfants des inventeurs de ces smartphones et tablettes n'utilisent pas ces appareils. Se basant sur des études de spécialistes, M. Naït Medjani, qui est aussi président de l'Association « Attention dangers écrans : formons, informons » basée en France, « un enfant ne doit pas être soumis à un écran avant sept ans », soit avant l'acquisition du langage, signalant qu'en France il est mentionné dans le carnet de santé de l'enfant qu'il est interdit de le soumettre à un écran avant trois ans. Plus grave encore, la surexposition aux écrans peut être une cause de l'autisme « acquis » causé par l'environnement de l'enfant. Pour sa part, le psychologue clinicien Lounes Laalem signale dans ce sens les ressemblances dans le tableau clinique des enfants autistes et ceux surexposés aux écrans. « On ne fait la différence entre les deux cas qu'après avoir arrêté l'exposition de l'enfants à l'écran, c'est à partir de là qu'on constate des changements. » Il a par ailleurs indiqué que le nombre de cas est en expansion. « Il y a dix ans je recevais 31 cas et aujourd'hui j'en traite plus de 400 d'enfants dépendants des écrans ».


C'est juste alarmant ! Devant cette situation, les spécialistes s'accordent à dire que la sensibilisation est le meilleur moyen d'endiguer le phénomène qui risque de devenir un problème de santé publique. Un collectif algérien avec une dimension continentale, regroupant toutes les parties prenantes, les parents, sera incessamment créé. Le but étant de devenir une force de proposition devant les instances internationales, telle l'OMS.


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