Mégalo et cynique, le pacte…



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Quand l’ONU dit qu’il faut doter tous les migrants de documents d’identité pour faciliter leur contrôle et celle des frontières, c’est sérieux. Du moins en apparence. En fait, il y a péril en la demeure des pays nantis, un iceberg imminent en vue, et Marrakech s’est prise à ce sérieux avant-hier. C’est qu’avec dix «ambitions communes», 23 «objectifs» qui passent par près de 200 «mesures», fallait avaliser ce «Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières». Faut surtout pas rigoler du sûr, ordonné et régulier. On se sert la main, se tape dans le dos et on signe un texte de «bonnes intention», pas contraignant du tout. Cette signature ne vaut théoriquement rien, mais en pratique, c’est une autre affaire. Elle a pour but de donner le consentement à une traite sûre, ordonnée et régulière. Mais un pacte, c’est censé être immuable. Non ? Ça explique pourquoi beaucoup de pays européens rechignent à parapher ce qui, à leurs yeux, touche à leur souveraineté et à leur anéantissement programmé. Ils estiment que nos harraga et consorts ont trop profité de leur hospitalité. Les petits canots en détresse sur leurs eaux territoriales, notamment celles de la façade méditerranéenne, ne doivent plus compter sur l’aide humanitaire, genre Aquarius, taxé de passeur et non de sauveur. C’est qu’à l’approche des élections européennes, les ultranationalistes se mobilisent, dans la rue ou dans les hémicycles, pour recentrer la campagne sur les questions migratoires. Et le souk de Marrakech aura servi à dézinguer cette ONU et ses injonctions. L’une d’elles invite les signataires à «promouvoir le respect mutuel des cultures, des traditions et des coutumes entre les communautés d’accueil et les migrants». Carrément un attrape-nigaud, selon les mêmes ultranationalistes. Ils considèrent que ça pourrait servir d’appel d’air supplémentaire «aux répugnants basanés, égorgeurs de nos fils, de nos femmes, de nos vieux parents». Non, Marrakech, avec son pacte avalisé, doit rester la ville touristique du festival du rire, des mosquées, des palais, des souks et des jardins. Là-bas, on y vend des étoffes, des poteries et des bijoux traditionnels pour presque rien. Le tourisme y est pittoresque, et on rase gratis les accros au cannabis. Par contre, ce qui est gratuit en Europe, c’est l’asile de fous, la prison, le bagne, la potence ou le pavé froid de la rue. Et encore, tout se paie dans ces pays frileux, rien qu’au mot «migrants». Aussi, les futurs migrants, alléchés par les «bonnes intentions» onusiennes, devraient bien réfléchir deux fois, plutôt qu’une. Et même s’ils se retrouvent logés, par souci d’humanité chrétienne ou autre, dans des manoirs, des écoles, des casernes, des gymnases ou autres refuges bien gardés (…), ça ne sera pas gratuit. Ça sera aux frais du seul souci qui vaille le centime d’euro, celui des «migrations sûres, ordonnées et régulières». Mégalo et cynique, le club des négociants cossus de l’ONU pousse à tout contrôler. Il oublie, juste, que le migrant clandestin ou pas a toujours poussé sur ses deux bras et deux pieds pour parvenir à sa fin. Sous un ciel immense, sans autre poussée que celle du vent et de la faim, il va au gré de ses propres pulsions sourdes, bonnes ou mauvaises. Des penchants incontrôlables, en fait. Le cheminement ancestral d’un point à un autre, d’un territoire vers un autre, n’a pas attendu que l’ONU veuille le contrôler sur la planète…

M. N.

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