Affaire des 701 kg de cocaïne

Inculpation de l’un des fils de Hamel



...

Chargé de l’affaire des 701 kg de cocaïne, le juge de la 9e chambre pénale spécialisée, près la cour d’Alger, devra entendre aujourd’hui le chauffeur personnel de Abdelghani Hamel – ex-patron de la police – en détention depuis près de six mois avec 23 autres mis en cause.

Il ne s’agit pas de sa première comparution devant le magistrat instructeur. Abdelkader Benzahra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, pourrait être interrogé sur sa relation avec Kamel Chikhi, principal accusé dans l’affaire, auquel il facilitait les passages aux frontières, mais surtout sur ses rapports avec les enfants de son ancien patron, qu’il connaît depuis les années où il exerçait à la Gendarmerie nationale avec leur père. D’ailleurs, c’est ce dernier qui l’a ramené à la Sûreté nationale, pour le nommer chauffeur personnel.

Le juge pourrait s’intéresser de près à cette proximité, qui a permis au prévenu de dérouler le tapis rouge à Kamel Chikhi, au niveau des aéroports et des ports, lui facilitant les accès mais aussi à lui régler les problèmes auxquels il était confronté. Le faisait-il sur instruction de son patron ou à son insu ? La question reste posée, même si Abdelghani Hamel avait présenté le mis en cause, dès son arrestation, comme «un simple élément du parc automobile de la Direction générale de la Sûreté nationale».

Dans ce communiqué du mois de juin 2018, l’ex-patron de la police a «mis en garde» contre ce qu’il a jugé être «des informations erronées», et expliqué que les actes de son chauffeur personnel n’engagent que ce dernier. Or, le juge de la 9e chambre pénale ne semble pas tout à fait convaincu de ces affirmations, puisqu’il a, à plusieurs reprises, entendu le prévenu sur ces points et il y revient encore aujourd’hui.

Une audition qui intervient quelques jours seulement après l’inculpation, dans le cadre de cette affaire, de Chafik Hamel, l’un des fils de l’ex-patron de la police, suivie d’une décision de blocage d’une opération d’importation de poudre de lait qu’une de ses sociétés était sur le point de finaliser.

Le juge a également instruit, auparavant, toutes les institutions financières de bloquer les comptes des trois enfants de l’ex-patron de la police, dont l’un est propriétaire du port sec se trouvant à Oran et où la marchandise de Kamel Chikhi était généralement stockée, en attendant les formalités douanières.

C’est dans ce port sec que la cargaison de viande (où était dissimulée la cocaïne) devait être entreposée, avant que les gardes-côtes et la marine nationale n’arraisonnent le navire qui la transportait. Même si à ce jour, le magistrat instructeur n’a pas encore répondu à la demande des avocats de Kamel Chikhi, portant audition de l’ex-patron de la police, il n’en demeure pas moins que l’étau se resserre autour de ce dernier et de ses enfants.

En effet, après l’inculpation d’un de ses enfants, et visiblement lâché par ses protecteurs bien placés, Hamel a été sommé de quitter, au plus tard le 16 du mois en cours, la somptueuse villa de la Sûreté nationale, qu’il occupe toujours, alors qu’un rapport accablant sur sa gestion aurait été transmis aux plus hautes autorités.


Lire la suite sur El Watan.