Slim Othmani. Patron de NCA-Rouiba

«L’impact social de la dépréciation ne doit pas être négligé»



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Le patron de la Nouvelle conserverie algérienne (NCA)-Rouiba, Slim Othmani, aborde dans cet entretien les difficultés que fait peser la dépréciation du dinar sur la trésorerie et l’activité des entreprises de production.

 

La crise financière que traverse le pays depuis fin 2014 a fait chuter drastiquement la valeur du dinar. Quelles en sont les répercussions sur les entreprises de production ?

Les répercussions sont multiples. En effet, compte tenu du caractère extraverti de notre tissu économique (dominé par les importations de produits finis et de matières premières), les effets furent quasi immédiats dans le sens où cette dépréciation a induit une réelle perte de productivité à peine partiellement compensée par une hausse des prix de vente. Mais aussi une dégradation de notre trésorerie avec tout ce que cela implique au niveau du cycle financier.

Nos clients nous payent moins rapidement et nous payons moins rapidement nos fournisseurs, qui inquiets se mettent à réclamer davantage de sécurité pour leurs paiements, etc. C’est une spirale infernale, dont il est difficile de sortir dans un contexte économique aussi perturbé.

Quelle stratégie adoptez-vous en tant que producteur pour faire face aux fluctuations du taux de change de la monnaie nationale ?

L’achat de devises à terme n’étant pas encore généralisé et maîtrisé, nous avons cherché avant tout à rediscuter avec nos principaux fournisseurs afin d’obtenir des baisses de prix susceptibles d’amortir les effets de cette dépréciation et surtout à rallonger nos délais de paiement. Le succès de cette première démarche, compte tenu du contexte international, fut mitigé. Il va sans dire que n’ayant aucune visibilité sur le court et le moyen termes, nous nous sommes engagés dans un processus de réduction des charges et de gains de productivité assez agressif. L’impact social de cette dépréciation ne doit en aucun cas être négligé.

Un fort renchérissement des prix des produits locaux peut-il être évité, si la dépréciation du Dinar se poursuit ?

C’est une utopie que les politiques essaient de faire croire à l’opinion publique. Dans l’inconscient collectif, appuyé par un fort discours démagogique, on induit en erreur l’opinion au sujet des marges des industriels algériens. Un audit rigoureux de l’industrie algérienne mettrait à nu l’état de sinistralité dans lequel se trouve notre tissu industriel. Pour rappel, les marges servent à rémunérer le capital, soutenir la croissance par des investissements et de l’innovation, puis bâtir un matelas de sécurité pour amortir le choc des périodes difficiles. Dans l’état actuel, j’émets des doutes quant à la concrétisation de ses trois objectifs.

La politique d’ajustement du taux de change qu’observe actuellement la Banque centrale est-elle inadaptée, selon vous, aux besoins de promouvoir la production locale ?

Certes, cet ajustement nous offre un répit, nous permettant tout de même de mettre en œuvre sereinement nos plans de sauvegarde. Cependant, la dépréciation est bien là, alors que les prix de vente n’ont quasiment pas bougé. Une équation difficilement supportable.


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