Les mauvaises habitudes des partis politiques



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Des candidats aux sénatoriales du 29 décembre ont vu leurs dossiers rejetés parce qu'ils ont été condamnés par la justice ou poursuivis dans des affaires les concernant. Cela a été révélé par le sénateur Khalil Zine, président de la commission des affaires juridiques du Sénat à la Chaîne I de la Radio nationale. Zine a expliqué que le rejet des dossiers de certains candidats « se justifie par le fait que ces derniers se trouvent poursuivis en justice ou ont écopé de jugement définitif dans des affaires les concernant ». C'est clair et précis. Des partis politiques, que l'invité de cette émission n'a pas cité, ont présenté des candidats au passé judiciaire trouble sans tenir compte des conditions exigées pour tout candidat à une élection. Ces pratiques sont en totale violation de la loi sur les partis. Ces derniers doivent s'expliquer sur ces graves dérapages. De même que le ministère de l'Intérieur ou de la Justice sont plus que jamais saisis pour mettre le holà à ces pratiques malsaines qui décrédibilisent l'activité politique.

En plus de ce phénomène, la chkara a aussi gangrené la sphère politique à la faveur des élections au point que tout est devenu permis pour les candidats lors des législatives et au Conseil de la nation. Le cas des membres du Bureau politique du FLN, lors des législatives de 2017, est éloquent. En dépit des dénonciations des candidats et des implications de certains responsables du parti, notamment une dame bien connue, le FLN s'est tu et a fermé les yeux.

Au mois d'août dernier le SG du RND, Ahmed Ouyahia, a dû radier définitivement des rangs du parti le membre du Conseil de la nation élu à Tipasa, Boudjouher Malik, arrêté pour son implication dans une affaire de corruption. Vingt sénateurs de diverses formations politiques ont pris fait et cause pour leur collègue pour dénoncer son arrestation alors qu'il a été pris en flagrant délit de corruption, avec en sus un sac contenant 500 millions de centimes remis par un investisseur implanté dans cette wilaya.

L'ex-SG du parti unique Djamel Ould Abbès avait ordonné, dès sa prise de fonction, une enquête sur l'acquisition illégale de biens de certains responsables du parti poursuivis en justice. Or, le parti lui-même continue d'accepter des candidatures « sales » lors des différentes élections, notamment celles des APC et APW.

Certains pensent qu'avec la députation, l'immunité est l'unique voie de salut.

Pourtant, la Constitution et le code pénal sont clairs sur ce sujet : il n'y a plus d'immunité dans le cas de flagrant délit : « En cas de flagrant délit ou de crime flagrant, il peut être procédé à l'arrestation du député ou du membre du Conseil de la nation. Le bureau de l'Assemblée populaire nationale ou du Conseil de la nation, selon le cas, en est immédiatement informé. Il peut être demandé par le bureau saisi, la suspension des poursuites et la mise en liberté du député ou du membre du Conseil de la nation », stipule l'article 128 de la Constitution.


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