Arabie saoudite – Qatar

Echec de l’embargo



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En juin 2017, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats et Bahrein ont imposé un embargo au Qatar, l’accusant de soutien au terrorisme, mais le but était d’obtenir l’annulation par le Qatar de la coopération diplomatique avec l’Iran.

L’embargo imposé par l’Arabie saoudite au Qatar est un échec. Doha renforce la coopération avec la Turquie et l’Iran et dénonce le Conseil de coopération du Golfe.
En juin 2017, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats et Bahrein ont imposé un embargo au Qatar, l’accusant de soutien au terrorisme, mais le but était d’obtenir l’annulation par le Qatar de la coopération diplomatique avec l’Iran. Peu de temps auparavant, le président américain était en Arabie saoudite et avait appelé à la création d’un front arabe contre l’Iran. L’Arabie saoudite a applaudi et le Qatar a refusé. L’Arabie saoudite, déjà écornée par l’assassinat de Jamal Khashoggi et la tournure de la guerre au Yémen, pourrait bientôt souffrir de son incapacité à mener à bien un embargo. En effet, malgré le blocus décrété par le royaume saoudien à l’encontre du Qatar il y a 18 mois, l’économie de l’émirat marque même des points sur son imposant voisin. Qu’il s’agisse de ses revenus gaziers pléthoriques – 1er exportateur mondial de gaz naturel, de la perspective d’accueillir le prochain mondial de football en 2022 ou du succès du 18e Forum de Doha, le Qatar a, sur le plan économique, réussi à résister au choc. Le Forum de Doha a été un succès personnel pour l’émir Tamim bin Hamad Al Thani en dépit même de la mise au ban du Qatar par ses voisins, alors que le Futur Investment Initiative, souvent qualifié de Davos des sables, ostensiblement promu par le prince héritier Mohammed Ben Salman a été un échec relatif du fait de désistements nombreux dans le prolongement de la délétère affaire Khashoggi, note David Rigoulet-Roze, expert, à un média russe. Le Fonds monétaire international qualifiait, dans un rapport publié en mars 2018, de «transitoire» l’effet de l’embargo sur l’économie qatarie, et considérait même dans un nouveau rapport publié en mai 2018 que «la performance de croissance reste robuste» au Qatar. Un embargo décrété par l’Arabie saoudite, les Émirats, l’Égypte et Bahreïn à l’endroit du Qatar qui «aura réussi d’une certaine manière à transformer le choc premier de la crise en une forme d’opportunité en réaménageant ses flux commerciaux et logistiques stratégiques», insiste David Rigoulet-Roze. Pierre Conesa, auteur d’ouvrages, dont la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite, abonde dans le même sens. «Tout le monde s’est adapté à cet embargo et les seuls qui sont pénalisés sont Dubaï et l’Arabie saoudite», dit-il, tenant à rappeler que l’embargo saoudien ne concerne pas les compagnies occidentales qui supplantèrent ainsi les Saoudiens dans l’approvisionnement des Qataris en produits frais. L’Arabie saoudite dénoncée pour le meurtre de l’opposant Khashoggi, cumule les échecs. Appliquant une politique d’obéissance au président américain qui soutien le prince dans l’affaire de l’assassinat de Khashoggi, l’Arabie saoudite n’a pas pu convaincre le Qatar d’adhérer au front contre l’Iran, malgré l’embargo. L’opinion publique mondiale a été interpellée sur la politique hostile menée par l’Arabie saoudite après le meurtre de Khashoggi.

Mounir Abi


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