Le maire de Dar El Beida s’exprime sur le projet de la loi relatif aux collectivités territoriales

«Notre commune est riche mais les prérogatives font défaut»

Le premier responsable de cette commune de la banlieue algéroise, l’une des plus riches du pays avec un budget de 317 milliards de DA, et dans laquelle est implanté l’aéroport international d’Alger, se plaint du manque de prérogatives d’une part, et de ne pas pouvoir participer à l’élaboration du projet de loi relatif aux collectivités territoriales d’autre part

Les maires, l’élément essentiel du projet de loi relatif aux collectivités territoriales, expriment leur mécontentement, car ils sont mis à l’écart et ne participent pas à l’élaboration de ce texte de loi.
Ceci a été confirmé par le Président de l’Assemblée populaire communale de Dar El Beida, Hamid Yarboud, lors de son passage samedi au Forum des communes organisé par Wakt El Djazair, dans son deuxième numéro. Le premier responsable de cette commune de la banlieue algéroise, l’une des plus riches du pays avec un budget de 317 milliards de DA, et dans laquelle est implanté l’aéroport international d’Alger, se plaint du manque de prérogatives d’une part, et de ne pas pouvoir participer à l’élaboration du projet de loi relatif aux collectivités territoriales d’autre part. «Les maires ne participent pas à l’élaboration de la nouvelle loi relative aux collectivité territoriales. Nous n’avons pas eu la parole pour présenter nos avis concernant ce projet de loi», affirme M. Yarboud. Il ajoute qu’il a tracé un programme riche pour sa commune, Dar El Beida, et que plusieurs projets sont déjà lancés, mais la loi et les prérogatives actuelles ne sont pas en faveur de la concrétisation effective de tous les projets sur le terrain. Il a néanmoins réclamé la nécessité de donner plus de prérogatives aux P/APC pour concrétiser les différents projets, tous secteurs confondus, et pour répondre aussi aux besoins des citoyens qui ne cessent de se multiplier, vu le changement du mode de vie de notre société. «Nous sommes en 2019, et je crois que les codes communaux appliqués durant les années 70 et 80 et même dans les années 90 ne sont pas adaptés aux besoins du citoyen de nos jours», a fait savoir ce même responsable. Selon lui, le citoyen, exigeant qu’il devient, ne croit en aucun cas aux promesses des élus locaux concernant ses réclamations en matière de logement, de scolarisation, d’emploi et autres. Il explique encore que «les prérogatives données aux maires demeurent insuffisantes et ne leur permettent pas de concrétiser facilement leurs programmes présentés durant la campagne électorale».

Projets

Le même responsable nous a présenté quelques projets tracés et qu’il souhaite pouvoir réaliser durant son mandat. «Nous envisageons de réaliser un tunnel entre la cité d’El Hamiz et la ville de Dar El Beida. Ce tunnel permettrait de faciliter les déplacements des personnes et des automobilistes et de désengorger le seul pont qui traverse la zone d’activité de Dar El Beida», a-t-il annoncé. Il ajoute dans ce cadre que «nous voulons bien réaliser ce tunnel et le plus tôt possible ; c’est une nécessité d’ailleurs», dit-il, estimant que c’est pour ces raisons entre autres que les élus souhaitent plus de prérogatives. Le P/APC de Dar El Beida a cité d’autres projets qu’il prévoit de réaliser dans sa commune. Pour le secteur de la santé, il fait savoir qu’«un projet de création d’une clinique publique spécialisée en hémodialyse et en maladies rénales est envisagé à Dar El Beida», ajoutant qu’«elle répondra au manque enregistré en matière de prise en charge des malades qui souffrent d’insuffisance rénale» et éviter ainsi, selon lui, aux citoyens de se déplacer jusqu’à l’hôpital de Rouiba pour faire des séances d’hémodialyse. M.Yarboud envisage aussi de créer dans sa commune, un centre de prise en charge de l’enfance assistée. Selon lui, l’assiette immobilière pour ces deux projets est disponible et a été déjà choisie. Il a ajouté qu’un autre projet d’assainissement sera entamé entre les localités de Fatma N’soumer et la route nationale jusqu’au quartier 5 Juillet. Dans le secteur touristique, ajoute-t-il, «nous envisageons créer des hôtels et déjà nous faisons appel aux investisseurs publics et privés pour venir investir à Dar El Beida, surtout que le plus grand aéroport international en Algérie Houari Boumediene se trouve dans notre commune. Cela nous permettra aussi d’absorber le chômage par la création de postes d’emploi. Il signale un manque dans ce cadre en disant : «Nous avons un petit souci sur ce plan qui est celui du manque de foncier immobilier». Ce même P/APC n’a pas manqué d’aborder la question du foncier immobilier. Pour cet élu du peuple, ce dernier demeure le point faible qui freine la concrétisation des projets à Dar El Beida. «Notre grand problème réside dans le manque de foncier immobilier. Nous avons reçu 5000 demandes de logements à la commune de Dar El Beida. Et notre part actuelle dans la wilaya d’Alger n’est que de 100 logements seulement. Nous pouvons répondre aux besoins de plusieurs citoyens en la matière. Notre budget nous permet de le faire mais le foncier fait défaut», conclut-il.

Smail Mimouni