Tamazight

Une officialisation mais toujours pas d'accès en classe



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Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a appelé à ce que les textes de loi concernant l'enseignement de la langue amazighe soient revus, notamment la loi d'orientation sur l'éducation nationale, appelant à l'adaptation des textes de loi conformément à la Constitution.


Selon lui, malgré qu'aujourd'hui tamazight est passée du stade d'introduction à l'école à la phase de consolidation, beaucoup reste encore à faire. Sachant que l'enseignement de tamazight dans nos écoles est loin de refléter ce que dictent les dispositions juridiques. « Le HCA constate des difficultés sur le terrain », a-t-il précisé. C'est dans cette optique qu'il juge nécessaire de réviser la loi d'orientation sur l'éducation, qui dans son article 34 suggère l'introduction de l'enseignement de tamazight dans le système éducatif en fonction de la demande exprimée sur le territoire national.


« L'article 34 de la loi de 2008 conditionne l'ouverture de classes à la demande. Qui va provoquer cette demande ? Le HCA ou le ministère de l'Education ? », s'est interrogé Assad, en soulignant un décalage entre cette loi et la Constitution de 2016 qui consacre tamazight langue officielle. Outre la révision de cette loi, il a plaidé pour la relance de la commission mixte (HCA/ministère de l'Education), ainsi que pour l'actualisation de la note circulaire de 2004 réglementant l'enseignement de tamazight. Néanmoins, l'invité du Forum du quotidien El Moudjahid, qui a animé une conférence à l'occasion de la célébration de Yennayer, a signalé des évolutions dans l'enseignement de tamazight durant ces 4 dernières années. « Depuis 2014 et grâce à la passerelle entre le HCA et le ministère de l'Education nationale, beaucoup d'avancées ont été enregistrées, principalement dans le nombre d'élèves et d'enseignants », a précisé l'intervenant.


La commission mixte installée en février 2014 entre le HCA et le département de Benghabrit a réglé, selon lui, beaucoup de problèmes d'ordre pédagogique et « le contenu du manuel est de qualité ». Signalant l'importance de revoir l'affectation des postes budgétaires, en les orientant vers le palier primaire qui est, note-t-on, la base de l'enseignement, Assad a indiqué que la formation continue pour les enseignants de tamazight est d'une importance capitale. Dans le but de diagnostiquer les problèmes que rencontre l'enseignement de cette langue, il est question d'effectuer des visites sur le terrain pour constater les difficultés des enseignants.


Se félicitant des réalisations du HCA, à l'instar de la création du Centre national de recherche en langue et culture amazighes, l'introduction des effigies de Massinissa dans les nouveaux billets de banque, Assad estime que l'année 2019 est un défi, notamment pour ce qui est de la généralisation effective dans l'ensemble des établissements scolaires. Interpellé sur l'Académie amazighe, récemment installée, il a indiqué que les deux instances travailleront en étroite collaboration en vue de promouvoir cette langue et cette culture ancestrales.


Pour ce qui est de Yennayer qui est célébré dans toute l'Afrique du Nord, placé sous le slogan « Yennayer : racines, diversité et unité », un programme aussi riche que varié a été préparé dans plusieurs wilayas du pays. L'érection de la statue de Massinissa, roi de Numidie, à Alger-centre marquera Yennayer 2969, bien que la date ne soit pas encore définitivement arrêtée.


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