La numérisation est un processus compliqué Selon Houda Imane Feraoun



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La ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du numérique, Houda Imane Faraoun, estime qu'il est extrêmement difficile de passer à la numérisation « tout court ». Une opération compliquée « surtout lorsqu'elle n'a pas été menée correctement et graduellement », dans un pays qui, de surcroît, n'est pas producteur de technologie.

Selon elle, beaucoup d'administrations ne sont pas encore numérisées. « Tout le monde doit s'y mettre en même temps pour que cela se réalise », a-t-elle indiqué, soulignant l'importance d'un travail de coordination entre les administrations. La numérisation, outre son rôle dans l'amélioration de la qualité du service public, pourrait également permettre de mieux lutter contre la bureaucratie et surtout, endiguer la corruption, notamment en pistant la circulation de l'argent. « La numérisation permettra d'avoir une vision claire sur la circulation de l'argent », a-t-elle précisé.

S'exprimant hier sur les ondes d'Alger Chaîne 3, la ministre a noté que l'installation d'une commission chargée de plancher sur les méthodes à adopter pour accélérer l'introduction de la numérisation dans les différents secteurs d'activité est « un signe fort ». Cette commission, dira-t-elle, va constituer un cadre de concertation et de suivi chargé de s'assurer que chaque département impliqué va pleinement s'investir dans ce projet, signalant au passage que celui-ci sera épaulé par un comité technique dont la tâche consistera, dit-elle, à mettre au point le plan architectural des actions à entreprendre. Il est également question, dans le cadre de cette même commission, de planifier les financements. La numérisation de l'ensemble des services une fois menée à son terme, devrait aussi permettre à chaque administré titulaire d'un seul identifiant, à savoir le numéro d'identifiant national (NIN), d'accéder à l'ensemble des services publics « sans difficulté ». Sachant que l'état civil est l'un des premiers secteurs à être numérisé, d'autres le suivront ; entre autres, l'administration judiciaire, pour ce qui concerne notamment la délivrance du casier judiciaire, mais également au niveau des services des impôts, de la médecine ou bien de l'éducation.

Pour ce qui est du paiement par carte, qui enregistre un retard selon les observateurs, Feraoun a indiqué que beaucoup d'efforts ont été fournis pour déployer le paiement électronique. La preuve, ajoute-t-elle, est que beaucoup de services sont développés par Algérie poste pour le paiement en ligne, citant dans la foulée la loi sur le commerce électronique promulguée récemment. Néanmoins, elle avoue que le paiement électronique souffre de la non disponibilité des Terminaux de paiement électronique (TPE). « Les TPE n'étaient pas fabriqués en Algérie et ne le sont pas massivement aujourd'hui », a-t-elle indiqué. C'est dans ce sens qu'elle a plaidé pour la production nationale de ces TPE par des entreprises publiques ou privées, promettant l'absorption de toute la production, d'autant que le marché est très grand. Elle a par ailleurs invité les commerçants à se doter de TPE, sachant que la loi de finances les y oblige.


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