Mostefa Ben Debbagh, l’artiste était modeste



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Au milieu des années 1980, un de ses tableaux ornait le mur de l’atelier du tisserand feu Mohamed Hamlat au village des artistes à Riadh El Feth. L’œuvre avait été offerte au dernier des maîtres tisserands d’Alger par son ami et voisin de la Casbah d’Alger Mostefa Bendebbagh. On ne sait pas ce qu’est devenue cette œuvre, mais on sait que le grand miniaturiste ne courait pas pour exposer et vendre au plus offrant ses œuvres qui n’ont, pourtant rien à envier à celles des frères Racim ou Mohamed Temmam. Né le 05 septembre 1906, il était reconnu par les initiés comme étant parmi nos plus grands miniaturistes et enlumineurs est resté inconnu par le grand public car comme beaucoup d’artistes, il ne courait pas derrière la célébrité.

Son art lui suffit
Son savoir-faire, sa Casbah et son art lui suffisaient. L’artiste n’a pas eu le droit à la commémoration du centenaire de sa naissance. D’ailleurs, d’après les programmes, rien ne serait prévu pour aujourd’hui, date de son décès. Il faut dire que Mostefa Ben Debbagh n’a jamais eu l’hommage qu’il mérite. Cet homme d’une grande simplicité qui était très respecté par ses voisins de la Casbah d’Alger est considéré parmi nos plus grands miniaturistes aux côtés des frères Omar et Mohamed Racim, Mohamed Temmam, M’hamed Haminoumna, Mohamed Ranem etc… L’école des Beaux arts d’Alger dont il était parmi les premiers professeurs devrait penser à lui rendre hommage. L’artiste était connu pour sa sagesse, sa discrétion et son don de miniaturiste. Il est bien dommage que de tels artistes soient si vite tombés dans l’oubli. A notre connaissance, il n’y aurait aucune institution culturelle, école ou galerie d’art portant le nom de Mostefa Ben Debbagh. L’artiste dont le père était un artisan ciseleur, a appris à dessiner dès son enfance et fut inscrit à l’école des beaux-arts d’Alger en section céramique. Des 1926, il ouvre un atelier de sculpture et de décoration sur cuivre et créé quelque temps plus tard, l’association nord-africaine des arts artisanaux afin de protéger les arts traditionnels et le style arabo-islamique. En 1941, il adhère à l’association des artistes algériens et orientalistes et devient enseignant de décoration et d’arts appliqués à l’École des Beaux-Arts d’Alger en 1943 qu’il ne quittera qu’en 1982.

Artisan et artiste
Il faut rappeler que ce grand artiste qui a touché à plusieurs métiers d’artisanat dont la céramique et le cuivre a exposé ses œuvres à Marseille en 1922 alors qu’il n’avait que 18 ans. Il exposera en 1929 à Newcastle et en 1933 à Chicago (USA).
Il sera également présent à l’exposition des arts indigènes à Alger en 1937 et au premier salon de l’Union Nationale des Arts Plastiques (UNAP) à Alger en 1964.
Mostefa Ben Debbagh qui avait remplacé le miniaturiste Mohamed Kechkoul en tant que professeur à l’école des Beaux-arts d’Alger avait réalisé des œuvres d’une grande valeur dont la plupart ne se trouvent pas dans les musées.
D’ailleurs, on doit trouver certains de ses tableaux chez ses amis de la Casbah. Mostefa Ben Debbagh tout comme Mohamed Kechkoul, Mohamed Bouakkaz dit Sfaxi, Abderrahmane Sahouli et tant d’autres miniaturistes ne devraient pas tomber dans l’anonymat. Ils ont consacré leur vie à l’art et à la formation.
On devrait leur rendre l’hommage qu’ils méritent. Il ne suffit pas de dédier une exposition pour un tel personnage de notre culture. Une galerie d’art ou un musée d’art au nom de Bendebbagh, c’est l’idéal.
Bari Stambouli


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