La corruption en débat à l'APN



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Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé mardi à assurer « une protection totale » des dénonciateurs de faits de corruption, mettant en avant la nécessité d'élaborer une stratégie nationale globale pour la lutte contre toutes les formes de corruption. Lors de la séance de l'après-midi consacrée à l'examen du projet de loi, modifiant et complétant la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, les députés de l'APN ont réaffirmé « l'impératif d'introduire des garanties supplémentaires pour protéger les dénonciateurs de faits de corruption, à l'instar de la dissimulation de leur identité ».

Dans ce cadre, la députée Hassina Zedam (groupe des indépendants), a relevé la nécessité « d'assurer une protection totale aux dénonciateurs de faits de corruption, eu égard à leur rôle dans la lutte contre ce phénomène qui ronge l'économie nationale ». Abondant dans le même sens, la députée Zahra Megar, du Rassemblement national démocratique (RND), a proposé « la dissimulation ou le changement de l'identité du dénonciateur pour qu'il ne se transforme pas en témoin », alors que le député Abdelkader Hasnaoui, de la même formation politique, a estimé nécessaire l'introduction de dispositions incitatives en faveur de ces dénonciateurs en leur assurant « une protection administrative et légale ».

Dans le même contexte, le député Abdelkader Bidi, du Mouvement de la société de la paix (MSP) a proposé l'annulation des poursuites contre les dénonciateurs de faits de corruption, appelant, à ce propos, à la consolidation des prérogatives des institutions chargées de la lutte contre ce fléau. Les interventions de certains députés ont porté sur la nécessité d'assurer une formation spéciale aux magistrats chargés des affaires de corruption ainsi que la création de pôles pénaux financiers régionaux afin de permettre le traitement des affaires de lutte contre la corruption. Par ailleurs et dans le même contexte, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a déclaré « nul ne peut entraver le processus de lutte contre l'achat de consciences, aussi bien au sein du Conseil de la nation que dans toute autre élection ».

Et de rappeler que la lutte contre la corruption, amorcée depuis des années, « était plus intense lors des précédentes élections du Conseil de la nation », qui se sont déroulées « dans le respect de la loi et en toute transparence ». « Nul ne peut, par une déclaration ou une critique, entraver ces procédures (inscrites dans le cadre de la lutte contre la corruption) », a-t-il assuré, ajoutant que « la volonté politique sera appliquée avec force par la voie de la justice, jusqu'à ce que le phénomène de l'achat de consciences disparaisse totalement ». Au terme de sa déclaration, M. Louh a lancé un appel aux parlementaires à œuvrer ensemble « loin de toute crispation ».


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