Energies renouvelables

Appel à la libération des initiatives



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L’urgence de développer l’exploitation des énergies renouvelables devient un leitmotiv qui attend d’être concrétisé.

Les experts s’accordent à dire qu’il y a nécessité de diversifier les sources d’énergie et les pouvoirs publics martèlent leur volonté de donner toute leur place aux énergies renouvelables, mais la matérialisation de ces discours se heurte à la sacro-sainte domination des hydrocarbures comme principale source d’énergie et de financement du pays, bien que le taux d’ensoleillement dépasse les 3500 heures par an.

Le chercheur Messaoud Khelif estime que la structure d’exploitation de l’électricité en Algérie ne permet pas l’intégration de l’énergie renouvelable. Hier, lors d’une rencontre au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), le chercheur a plaidé pour un «développement substantiel du réseau électrique national, dont certaines insuffisances liées aux infrastructures existantes et la flexibilité de sa gestion sont considérées comme un obstacle décisif à l’intégration de la production d’électricité d’origine renouvelable».

Khelif cite, à ce titre, les infrastructures existantes et estime que pour supporter toutes les quantités d’électricité en provenance des énergies renouvelables qui sont difficilement stockables, il est indispensable de les élargir et d’étendre le réseau.

Le même chercheur suggère aussi d’en finir avec la centralisation, par Sonelgaz, de la gestion de l’électricité, de la production jusqu’à la distribution, ce qui est «une entrave majeure au développement et à l’intégration de l’électricité renouvelable au réseau national».

Le conférencier plaide pour qu’on «libère les initiatives au profit de particuliers et instaure plus de flexibilité dans la production et la gestion de l’électricité sur le territoire national». Khelif souligne que pour l’heure, la loi algérienne ne permet pas encore aux particuliers de produire de l’électricité basse tension, et ce, même pas pour la consommation personnelle : «L’Algérie s’est focalisée sur des projets nationaux majeurs, en négligeant la contribution des petits clients résidentiels qui peuvent constituer une véritable alternative pour la production de l’électricité.»

L’Allemagne, dit-il, qui est une référence en la matière, compte une production d’électricité (énergies solaire et éolienne) de l’ordre de 14 GW en 2007 à partir des clients résidentiels, soit l’équivalent de l’ensemble de la consommation algérienne en période de pic durant l’été. Le même chercheur appelle à la révision de certaines clauses des cahiers des charges élaborés dans le cadre des différents appels d’offres émis pour la production de l’électricité, afin de les adapter à la réalité. R. E.


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