L’éveil des ministres



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L’un des rares atouts du régime en place est que ses représentants les plus en vue rejoignent le navire au lieu de le quitter, alors que l’avis de tempête devient chaque jour plus lancinant.

Précédemment mis à la retraite ou limogés sans autre forme de procès, ils accourent sans grand entrain, mais avec la détermination de sauver le système de la désintégration. Ils redeviennent conseillers ou animateurs en chef de la campagne présidentielle, alors qu’on les croyait définitivement noyés dans le ressentiment ou la désillusion. Pour comprendre cette mobilisation générale au sein d’un pouvoir pourtant arrivé à son terme historique, il suffit de relire ce qui constitue la base des réformes mises en avant : une conférence nationale et une révision constitutionnelle.

Pour évacuer le spectre du naufrage, le système est décidé à se régénérer par un artifice institutionnel post-électoral qui prendra selon toute vraisemblance la forme d’une vice-présidence. Les premières déclarations des principales figures du staff électoral du camp présidentiel affichent une vraie vacuité en termes de projet pour le pays, mais trahissent une certitude que le plan de sauvetage du régime est déjà mis au point. Il ne reste plus alors à l’ancien promoteur du «nouveau modèle économique», un programme laissé en rade au même titre que le destin national, qu’à se transformer en chauffeur de salles dans les locaux de la centrale syndicale. Des objectifs de croissance et de compétitivité proclamés il y a près de trois ans, on retombe dans un électoralisme affligeant et sournoisement efficace.

Véritables postes avancés d’une campagne électorale largement entamée, des membres du gouvernement mobilisent les services déconcentrés de l’Etat et partent à la rencontre des populations en attente de développement local. Alors que des projets d’hôpitaux étaient officiellement gelés en raison de la crise financière, ils viennent d’être débloqués avec pose immédiate de la première pierre des chantiers. Dans trois ans, les sites se résumeront à la seule et même pierre et les hôpitaux existants seront plus insalubres et moins équipés qu’ils ne le sont aujourd’hui.

Ce n’est pas en cette période où le baromètre électoral est mis en place que le ministre de la Santé irait dans les établissements où les médecins démissionnent et les malades sont oubliés dans les couloirs de la mort. Autre département ministériel névralgique, celui du Travail s’invite dans le débat, prenant le risque de raviver des tensions qui ont traversé des pans entiers de la société ces dernières années. Et l’on se souvient de l’existence d’un fonds de garantie qui vient à la rescousse des jeunes promoteurs en difficulté et d’une instruction qui leur réserve 20% de la commande publique. Les opérations «escargot» avec des véhicules jamais utilisés par manque de plan de charge, ou les fermetures d’agences bancaires suite à la saisie de matériel sur ordre de la justice n’avaient jamais attiré l’attention des pouvoirs publics.

Ce regain d’activité ministérielle montre en définitive que le seul chapitre concerné par le «dégel» des budgets est celui relatif à la dépense de protocole de l’administration publique.


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