Kherrata, Jijel, Sidi Bel Abbès, Bordj Bou Arréridj…

Vent de colère contre le 5e mandat



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Après le choc, la réaction ! La candidature du président Bouteflika à la présidentielle du 18 avril prochain passe mal chez les Algériens. Elle ne suscite pas «l’enthousiasme des citoyens», comme l’avait affirmé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans une déclaration à la chaîne française France 24, à partir d’Addis-Abeba (Ethiopie), où s’est déroulé, la semaine dernière, le sommet de l’UA.

Au contraire, c’est la réprobation qui est au rendez-vous. L’opposition «citoyenne» à ce forcing s’organise. Elle prend forme au fil des jours. En effet, depuis l’annonce officielle de la volonté de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia de briguer un 5e mandat, plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays.

La première réaction a eu lieu à Béjaïa, le jour même où le chef de l’Etat a annoncé sa décision de participer la prochaine joute. «Non au 5e mandat !» scandaient des jeunes qui ont arpenté les rues de la ville. Le lendemain, une autre manifestation a eu lieu dans une commune à Oran.

Lors de cette action, les contestataires se sont adressés au président Bouteflika en reprenant en chœur un seul slogan hostile à son reconduction pour une cinquième mandature. Le refrain a été repris, un jour plus tard, à Chlef et Bordj Bou Arréridj. Malgré les mises en garde venant du ministre de l’Intérieur et du chef d’état-major, la colère des citoyens ne s’estompe pas.

Hier, dernier jour du week-end, des marches et rassemblements contre la reconduction du chef de l’Etat, malade et absent, ont été organisés dans plusieurs villes de l’est du pays. L’action la plus importante s’est déroulée à Kherrata, au sud-est de la wilaya de Béjaïa. Plusieurs centaines de jeunes ont battu, dès le début de la matinée, le pavé dans cette ville pour appeler également le «régime FLN à dégager».

Très organisée, la marche s’est déroulée de manière pacifique avec des mots d’ordre hostiles au pouvoir et à l’option du 5e mandat, comme le montraient les images et les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. La ville de Jijel a abrité aussi une marche contre le 5e mandat. Constituée majoritairement de jeunes, la procession s’est ébranlée depuis le stade Hocine Rouibah pour sillonner les principales artères de la ville.

Outre le slogan hostile au maintien du chef de l’Etat, les manifestants réclament aussi la chute du régime. «Echaab yourid isqat Enidam (Le peuple veut la chute du régime)», lançaient les contestataires. A Aïn Beïda, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, environ une centaine de jeunes ont organisé un rassemblement au cours duquel des slogans contre le 5e mandat du président Bouteflika et contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ont été scandés. «Djazaïr hourra démocratia (Algérie libre et démocratique)», lançaient encore les manifestants, dont certains ont été interpellés par la police et relâchés quelques minutes après.

Devenus des terrains d’expression libre, les stades ont été gagnés aussi par la fièvre anti-5e mandat. Lors du match comptant pour la 21e journée du championnat de la Ligue 2, ayant opposé, vendredi, l’USB à la JSMB, les supporters de Biskra ont exprimé, à leur manière, leur opposition à la candidature du président Bouteflika. «Les morts doivent être enterrés, on ne vote pas pour eux», ont-ils écrit sur une banderole brandie dans les tribunes.

Pour rappel, un appel a été lancé, sur les réseaux sociaux, pour des manifestations dans les 48 wilayas, le 22 février prochain, pour exprimer l’opposition à la démarche des tenants du pouvoir, tendant à imposer un mandat à vie pour le chef de l’Etat. Le mouvement Mouwatana, pour sa part, a appelé pour des actions similaires durant la journée du 24 février.


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