ES Sétif

 La rançon du braconnage

Parti à Annaba pour confirmer son réveil, le onze sétifien rentre à la maison avec les mains vides et une bonne correction qui lui restera en travers de la gorge.

Mardi, dans le stade du 19 Mai 1956 d’Annaba plein comme un œuf, l’ESS a livré une nouvelle prestation affligeante. D’autant que les partenaires de l’infortuné Djabou se sont enfoncés dans une profonde léthargie, tout au long d’un cauchemardesque match marqué par un désert offensif et un catastrophique naufrage défensif.

La sortie prématurée du métronome de l’équipe a certes modifié les plans des Noir et Blanc, transparents, mais cela ne doit pas masquer l’indigence d’un contenu et le manque de motivation d’une formation qui fut l’ombre d’elle- même.

Avec un incompréhensible coaching, Neghiz qui n’a pas ramené le déclic attendu, a lézardé un édifice déjà précaire. Au lieu de remplacer Djabou par Bakir, le coach ententiste incorpore un Banouh méconnaissable.

L’inexplicable titularisation au milieu de la défense d’un Sidhoum hors circuit depuis de longs mois, en lieu et place de Saad et Nemdil, a intrigué les initiés, s’expliquant mal la manière de faire de Neghiz devant revoir sa copie, se pencher non seulement sur le mutisme d’une attaque dans l’incapacité de créer le danger mais aussi trouver des remèdes à une défense perméable.

Pour étayer ces propos, l’Entente a encaissé cinq buts en trois rencontres (CRB, DRBT et USMAn), et n’a inscrit en quatre sorties (CRB, DRBT, OM et USMAn) qu’un tout petit but. C’est à la fois exaspérant et frustrant. Cela dit, la défaite d’Annaba est la rançon d’un braconnage ne datant pas d’hier.

Faisant les frais de la valse des entraîneurs et des dissensions secouant la direction d’un club qui n’arrive même pas assurer la moindre logistique à des petites catégories livrées à un triste sort, le onze sétifien ne pouvait damer le pion à des Tuniques rouges qui en voulaient terriblement.