La coronographie est banale mais reste à risque



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Le Dr Hiba, chirurgien ayant effectué l’opération, a bien voulu répondre à nos questions. Notamment sur l’état de santé du défunt Benmalek Hacène, l’origine et la qualité des stents et des documents attestant de la connaissance du défunt des risques qu’il encourait.

– Peut-on considérer la mort d’un sujet jeune, qui avait un bon état général, en post-opération, comme mort naturelle et établir un certificat en ce sens ?

Oui, tout à fait. On peut considérer que la mort d’un sujet jeune, après intervention chirurgicale soit naturelle quand il y a une cause évidente à cela. C’est-à-dire un substrat anatomique ou une complication qui peut expliquer la mort de ce sujet jeune. Il faut expliquer que lorsqu’on dit un sujet jeune, cela ne veut absolument pas dire qu’il est en bonne santé.

–  Est-il est normal de laisser un malade opéré du cœur dans une chambre, seul et sans moyens de réanimation ?

Il faut souligner que le patient n’était pas un sujet en bonne santé, il avait des antécédents, il a été suivi par son cardiologue, envoyé et exploré en Tunisie. Il a ensuite été admis chez nous pour faire un geste chirurgical au niveau des artères du cœur. Il faut préciser que ce n’est pas un opéré du cœur, car en général quand on dit opéré du cœur, cela suppose intervention chirurgicale, c’est soit à cœur ouvert ou par ouverture du thorax. Dans son cas, c’est tout à fait autre chose. Car pour une opération à cœur ouvert ou du thorax, ce n’est qu’après deux jours de réanimation que le patient est transféré dans sa chambre.

Ici, c’est autre chose, c’est une intervention en super cutanée, une coronagraphie, plus une angioplastie coronaire, c’est-à-dire l’ouverture des artères et la mise en place des stents à l’intérieur du coronaire, chose qui a été faite pour ce patient. Dans tous les services de cardiologie, CHU et hôpitaux, dès la sortie du patient de la salle de cathétérisme, qu’il soit instable ou souffrant de complications, il est transféré dans une unité spéciale de réanimation, mais comme dans la plupart des cas, ça se passe normal, ils passent directement à la chambre.

Et pour en revenir au geste chirurgical en tant que tel, les cardiologues démystifient et simplifient de telle sorte qu’ils présentent la coronographie comme un geste très facile voire anodin, sans aucun problème, qui se passe rapidement, etc.  C’est vrai dans la mesure où l’expérience, l’ancienneté et les équipements de pointe en font un geste banal, mais ça reste toujours un examen invasif et partout dans le monde, des patients décèdent sur la table pour une simple coronographie.

– Quelle est la qualité des stents que vous utilisez ? Et quelle est l’influence de cette qualité sur le devenir du patient ?

Nous avons deux marques, à savoir Matronic et Biosensor. La première est américaine et la seconde suisse.  Pour ce patient, nous avons utilisé la marque suisse, Biosensor, et en effet, l’impact de ce stent est d’une façon générale important sur le patient. Oui, surtout quand on utilise une marque qui n’est pas connue ou qui n’a pas de recul, qui n’a pas d’études et qui n’a pas de grande valeur.

Oui, ça peut, je dis ça peut influencer sur les complications après. C’est possible, ce n’est pas tout le temps le cas, mais c’est possible. Pour ce patient, la complication qui est précisément survenue, c’est une complication qui peut survenir pour tous les types de stents, quelle que soit la marque. Mais avec un pourcentage infime pour les deux marques de stents que nous utilisons.

– Avez l’habitude de le signaler au malade et prendre leur consentement sur la personne de l’opérateur ?

Oui, le patient est informé du nom du chirurgien qui va l’opérer, mais dire qu’il n’y a que le Dr Hiba qui sait faire ce type d’opération est faux. Nous sommes trois cardiologues, à savoir  Dr Maten,  Dr Lassakeur et moi-même. Mes collègues sont très qualifiés pour ce type d’opération. Ensuite, jamais une opération chirurgicale en cardiologie n’est exécutée par un seul cardiologue.

On est toujours deux dans la salle d’opération, et ce justement pour augmenter les chances de succès, et être prêts à faire face aux éventuelles complications qui peuvent survenir au niveau du cœur, car des risques de complications existaient, existent et existeront toujours. Et même des cas de décès peuvent survenir, c’est des choses prévisibles.

– D’habitude, si vous faites ce type d’opération, combien, de voies utilisez-vous ? Car il est bizarre, selon la famille du regretté, de trouver que le défunt saignait de trois orifices…

En général, on prend deux voies, mais c’est possible d’en prendre d’autres, quand on n’arrive pas à passer. Pour ce patient précisément, parce qu’il a compliqué, il a fallu trois voies. Et pour ce qui est du saignement des trois voies, c’est tout à fait normal, car après le décès, le sang ne coagule pas, il continue à saigner. Je voudrais ajouter que nous sommes des humains, avant d’être des médecins et chaque patient qui décède devant nous est un événement triste et pour sa famille et pour nous.

Ce qui est sûr pour ce patient, c’est qu’il a été pris en charge d’une façon très correcte et que pendant l’opération il a compliqué et a été rapidement pris en charge pour ce problème de complication, mais malheureusement, malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à le sauver. Allah yerrahmou oua ayssabar amaoualih.


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