5e mandat pour Bouteflika

à l’Est, l’Intifadha



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Ils sont sortis par milliers dans les villes de l’Est. Debout comme un seul homme, les Algériens ont amorcé comme une intifadha et ont exprimé hier leur dégoût du pouvoir politique et ses symboles.

A Constantine et dans les Aurès, des villes côtières jusqu’aux portes du désert à Biskra, des milliers de manifestants ont battu le pavé pour dire «Non à un 5e mandat», et dire «Non aux Bouteflika, à Ouyahia, au FLN» et tout ce qui représente le pouvoir. Les marcheurs ont scandé les slogans en vogue comme « El Djazaïr houra Démocratia» (Algérie libre et démocratique» «Achaab yourid iskat enidham» (le peuple veut la destitution du système) «Non au mandat de la honte» «Pouvoir assassin».

À Constantine, le premier noyau de manifestants s’est formé devant le palais de culture au centre-ville. Des jeunes sortent le drapeau algérien et de petites pancartes avec des slogans hostiles au 5e mandat. Très vite, le nombre se multiplie, les cris deviennent audibles et la procession démarre. Ce sont des jeunes, beaux et organisés qui mènent la marche.

Au bout d’une demi-heure, ils sont déjà plusieurs centaines et quand ils atteignent la place de la pyramide la foule devient impressionnante. Elle n’est plus aussi l’apanage de la masse juvénile.

Des femmes se joignent à la marche, des artistes aussi et des syndicalistes et autres militants associatifs. À 16 h 30, c’est une marée humaine qui traverse le pont géant.

A Sétif, des milliers de personnes ont répondu à l’appel lancé à travers les réseaux sociaux et se sont rassemblés au cœur de la ville où ils ont crié haut et fort non à un président malade et invisible, disaient-ils. Approchés par El Watan, des opposants au 5e mandat, militent disent-ils pour une 2e République : « Il est temps d’aller vers une 2e République, basée sur la justice sociale, l’égalité des chances, l’équilibre régional, le respect des droits du citoyen, le débat contradictoire, sève de la démocratie, la liberté d’expression et d’entreprendre. On doit en finir avec un système despotique et sclérosé. On ne veut plus être la risée du monde.

L’Algérie du 1er novembre 1954 ne mérite pas un tel sort. Il est grand temps de passer le témoin aux jeunes». Idem à Bordj Bou Arreridj. Partant du rond-point de Mounia, au centre-ville, des centaines de manifestants sont sortis hier dans la rue avec des banderoles exprimant leur objection au cinquième mandat du « président malade ». Scandant des propos hostiles au pouvoir en place, les protestataires ont marché le long de l’avenue Houari Boumediene jusqu’à la trémie à hauteur du lycée Zerrouki.

À Jijel, les premiers marcheurs ont démarré du centre-ville pour se diriger vers le siège de la wilaya, brandissant drapeaux et banderoles avec des inscriptions contre la candidature pour un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

Au fur et à mesure de la progression du cortège, la foule grandissait à vue d’œil. Si les jeunes étaient majoritaires, la marche a vu la participation de quinquagénaires, de sexagénaires et même de septuagénaires comme nous avons pu le constater. Arrivés devant la mouhafada du FLN, les marcheurs se sont arrêtés un moment pour scander à tue-tête « FLN dégage. »
A Batna aussi, les manifestants se sont arrêtés devant le siège du FLN, situé sur les Allées Benboulaïd pour signifier à ce parti au pouvoir qu’il est temps qu’il « dégage ».

Dans la capitale des Aurès, la manifestation a débuté devant la mosquée du 1er novembre où quelques citoyens ont préféré quitter la mosquée et finir la prière dehors, mécontente du prêche qui avait des airs politiques, selon des témoins. Après la prière une centaine de personnes, majoritairement jeunes, ce sont dirigés vers le centre-ville où un autre groupe était déjà sur place avec des pancartes et des drapeaux algériens. Au bout de deux heures, la manifestation s’est achevée devant la maison de l’ancien président Lamine Zeroual. Ce dernier est sorti saluer la foule qui l’a acclamé, un geste modeste qui a mis du baume au cœur aux manifestants.

A Khenchela des centaines de personnes en majorité des jeunes, venus des différentes communes de la wilaya, ont arpenté les rues de la ville, avant de converger devant le siège de l’APC, malgré la forte présence des forces de l’ordre et leur tentative de bloquer l’accès. Un protestataire a pris la parole pour s’adresser à la foule : « nous ne nous tairons que le jour où il y aura un vrai changement dans le pays » Des protestataires scandaient aussi des slogans hostiles aux premier ministre Ahmed Ouyahia ainsi qu’au frère du président, Saïd Bouteflika.

Toujours dans les Aurès, à Ain Beida et après le sit-in organisé sur l’esplanade de la rue du 1èr novembre samedi dernier, les jeunes récidivent ce vendredi en organisant une grande marche qui a commencé devant l’enceinte du jardin public. Des jeunes prennent la parole pour mettre en garde les manifestants contre tout dépassement pouvant dégénérer en émeute. Pendant ce temps, la place ne cessait de voir affluer des jeunes de tous les côtés.

Commencent à fuser de la foule des slogans contre le 5e mandat. Le nombre de manifestants ne cesse d’enfler jusqu’à atteindre deux ou trois milles.
A Tébessa, des certaines de manifestants ont mis en scène une cérémonie de deuil en brandissant des drapeaux noirs et scandant des slogans contre le système en place, à l’instar de «Bouteflika dégage, pouvoir assassin».

A Guelma, les manifestants se sont rassemblés sur la place de 19 mars où est érigée la statue de Houari Boumediene. Scandant des slogans hostiles au pouvoir, entremêlés de chants patriotiques et de l’hymne national, la foule compacte s’est par la suite dirigée vers le boulevard Souidani Boudjemaa pour rallier, la statue du même héros de la révolution nationale. Jamais de mémoire de guelmis, ce boulevard n’a vu autant de monde.

Biskra n’a pas été en reste des manifestations populaires contre la candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat. Hier après-midi, des milliers de jeunes et d’adultes de tous les âges et de toutes les corporations professionnelles et appartenances sociales se sont rassemblés sur la place de la Liberté du centre-ville pour exprimer leur refus de voir le président de la République briguer un nouveau mandat.

Brandissant des pancartes et des drapeaux, ils ont entonné des chants patriotiques, des slogans hostiles aux gouvernants et à la famille du président et des rengaines signifiant leur consternation et leur dépit provoqués par « la reconduction d’un grabataire à la tête de l’Etat algérien. », selon plusieurs témoignages. « Nous sommes ici pour manifester pacifiquement et dans le calme contre une autre mandature pour un vieil homme fatigué et usé par l’âge qui n’a plus les capacités physiques et mentales pour mener à bien sa tâche.

Partout les slogans sonnent la fin de la sacralisation et la fin de la peur. Une page d’Histoire a été écrite à l’est du pays, hier, par une masse essentiellement juvénile. Il n’y avait pas l’ombre d’un islamiste et aucun des slogans scandés n’avait de connotation religieuse. Les Algériens qui ont manifesté hier insistaient partout sur le caractère pacifique de leur action et ot fait preuve d’un grand sens de la responsabilité, déjouant beaucoup de pronostics.


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