Malgré un dispositif policier impressionnant

Nouvelle manifestation contre le 5e mandat de Bouteflika à Alger



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Plusieurs centaines d’Algériens ont manifesté hier à Alger-Centre pour protester contre le projet d’un 5e mandat que compte briguer le président Bouteflika lors de la présidentielle d’avril en dépit d’un impressionnant dispositif policier.

Les rangs des manifestants, qui répondaient à l’appel du mouvement citoyen Mouwatana (Citoyenneté), n’ont pas cessé de grossir au fil des heures, notamment après une première tentative des services de l’ordre d’empêcher avant l’heure le rassemblement de Mouwatana prévu à midi à la place Maurice Audin, au cœur de la capitale, où un important dispositif policier a été déployé depuis la matinée.

Zoubida Assoul, membre du collectif Mouwatana, était la première à arriver sur les lieux du rassemblement. Les premiers manifestants rassemblés au niveau de la place Audin, dont certains brandissaient des pancartes contre le 5e mandat de Bouteflika, ont été vite interpellés les uns après les autres et embarqués dans les fourgons stationnés autour de ladite place.

Les forces anti-émeute ont également utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblées qui scandaient : «Djazaïr hourra, démocratiya» (Algérie libre et démocratique), «Silmiya, silmiya (Pacifique, pacifique)» et «Non au 5e mandat». Délogés de force par la police, les manifestants se sont rabattus ensuite sur les artères de la rue Didouche Mourad, vite rejoints par de nombreux autres protestataires.

Ils y ont été bloqués par les forces de l’ordre, qui ont fini par évacuer la chaussée à coups de gaz lacrymogènes et à rétablir la circulation en cantonnant les manifestants sur les trottoirs de la rue Didouche Mourad.

Plusieurs manifestants ont été indisposés alors que certains sont tombés carrément dans les pommes. Les protestataires, par petits groupes, des jeunes essentiellement, ont scandé des slogans anti-5e mandat et des chants hostiles au président Bouteflika.  «Echaâb la yourid Bouteflika wa Saïd (le peuple ne veut plus du président Bouteflika et de son frère Saïd), «Bouteflika, yal maroki, makach 3ouhda khamsa» (Bouteflika le Marocain, pas de 5e mandat), «Pouvoir assassin», ont crié les manifestants, dont certains ont brandi des cartons rouges, sous les youyous des femmes venues également protester contre la candidature de Bouteflika.

Depuis les trottoirs, de nombreux badauds ont repris les slogans des protestataires. Plusieurs manifestants ont été interpellés par la police de manière musclée, parmi lesquels des figures de Mouwatana, dont Soufiane Djilali, coordinateur national du mouvement. «Arrestations massives des manifestants à Audin avec une attitude extrêmement violente des policiers», a dénoncé Soufiane Djilali sur Twitter.

Le collectif Mouwatana, qui rassemble des politiques et la société civile, avait appelé la semaine passée les Algériens à manifester «pour la dignité» à Alger et devant les sièges de wilayas sur tout le territoire national.


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