Il rentre au bercail après des rumeurs sur son état de santé

Que fera le président Bouteflika ?



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Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent depuis sa première élection en 1999, le président Abdelaziz Bouteflika est rentré hier au bercail après un séjour aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Il s’est rendu en Suisse le 24 février dernier, pour un court séjour, annonçait un communiqué de la Présidence, afin d’y effectuer «des contrôles médicaux périodiques».

Le court séjour a duré deux longues semaines. Depuis cette date, aucune information «officielle» n’a filtré sur l’état de santé du Président contesté et qui aspire, pourtant, à briguer un autre mandat, puisque son dossier de candidature a été déposé au Conseil constitutionnel par son directeur de campagne.

C’est le silence radio, alors que des rumeurs circulent sur la détérioration de son état de santé, voire sa mort clinique. Le plus grave est le mutisme de son clan quant à l’attitude de la présidente de l’ONG Avocats sans frontières qui avait déposé une requête auprès du Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant de Genève pour placer le président-candidat sous «curatelle».

Il s’agit d’une «mesure de protection des incapables majeurs, qui leur permet d’accomplir certains actes d’administration, mais ne les autorise à accomplir les actes de disposition qu’avec l’assistance du curateur». L’objectif de l’avocate helvétique étant de s’assurer que Bouteflika n’est pas victime «d’abus de faiblesse» et de «manipulation» par son entourage à cause de son état de santé fragile. Hier encore, d’aucuns s’interrogeaient sur le retour ou l’exil de Bouteflika.

Mais, tôt dans la matinée, plusieurs sites, des chaînes étrangères et privées algériennes ont retransmis en boucle l’atterrissage à Genève, en Suisse, d’un avion officiel algérien, le même appareil qui avait transporté le 24 février le président Bouteflika aux Hôpitaux universitaires de Genève, où il a séjourné.

Il s’agit d’un Gulfstream 4SP, jet blanc aux couleurs de la République algérienne démocratique et populaire, il a redécollé vers 15h peu après l’arrivée d’un important convoi de six limousines en provenance de l’hôpital où le président algérien avait été traité, selon une vidéo tournée par des Algériens à la sortie de l’hôpital. Toutefois, jusqu’à la dernière minute, certains avaient des doutes sur la présence de Bouteflika à bord de l’appareil. «Les journalistes de l’AFP n’ont pas pu voir qui avait embarqué à bord de l’appareil, qui est resté dans un hangar durant les six heures qu’il a passées sur le sol genevois», commente l’AFP.

Toutefois, après deux heures de vol, l’avion officiel a atterri à la base militaire aérienne de Boufarik, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Alger, où un convoi de véhicules officiels avec motards attendait depuis plusieurs heures.

Quelle suite sera donnée aux manifestations qui secouent le pays depuis le 22 février ? Que dira ou annoncera Bouteflika ? Ira-t-il au bout de son projet de candidature ? Ou cédera-t-il aux appels de la rue qui réclame haut et fort sa renonciation au 5e mandat et le départ du système ?


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