La procédure en cours



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Le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) «travaille d’arrache-pied pour la valorisation du mausolée du Piton», a-t-on appris de son directeur, Farid Kherbouche.

Ce mausolée demeure un symbole pour toute la vallée de la Soummam, non seulement pour sa dimension historique, mais aussi pour l’architecture romaine de l’édifice, qui surplombe fièrement le versant Ouest de la ville. Bien que classé «patrimoine de wilaya» depuis 2009, il n’a bénéficié d’aucune opération de restauration à ce jour.

Contacté par nos soins, le directeur de CNRPAH avoue l’intérêt que porte le Centre à ce monument : «Nous sommes en train de préparer tout un dossier pour le classement du mausolée patrimoine national», affirme le successeur de Slimane Hachi. Par le passé, une carrière minière en pleine activité, située juste à quelques pas de ce site, menaçait ce monument. Par négligence, le site est transformé en lieu de beuverie et de rencontre de noctambules.

Alarmés par l’état de déliquescence dans lequel est laissé ce site, les acteurs locaux du mouvement associatif ont réclamé, à maintes reprises, sa sauvegarde. «L’APC n’a pas l’intention de sauvegarder uniquement le monument mais aussi tout le site du Piton», apprend-on de Mouloud Salhi, maire d’Akbou. Ainsi, une étude, ajoute-t-on, avait été engagée pour la réhabilitation et l’aménagement du site.

«Néanmoins elle est à l’arrêt à cause d’un malentendu. Elle sera relancée après consultations», ajoutera l’édile communal. De son côté, le CNRPAH avance que l’opération de réhabilitation sera lancée une fois le site classé patrimoine national : «Il va y avoir tout un projet de restauration et de réaménagement avec le soutien du centre», expliquera M. Kherbouche.

A rappeler que le «Piton» d’Akbou est un monument funéraire appelé «Le tombeau romain», datant vraisemblablement du troisième siècle après J-C, selon les références bibliographiques de S. Gsell, J- P. Laporte et F. Kherbouche. Il surplombe le versant Ouest de la ville d’Akbou et la route qui va de Bougie à Béni Mansour. Il aurait été inauguré pour célébrer la mémoire d’un des gouverneurs de la ville romaine «Ausum», l’ancien nom d’Akbou.

Peu de travaux de recherches sont menés jusque-là pour assembler toutes les pièces du puzzle et décrypter les mystères entourant ce monument archéologique. L’état de dégradation du site témoigne de la négligence des pouvoir publics. Quant à sa réhabilitation, une recherche a été menée en 1994 par le même Farid Kherbouche, à l’époque jeune universitaire, mais celle-ci demeure insuffisante. «Entre 2000 et 2002, on a pris l’initiative de rédiger des rapports dans lesquels on a expliqué intégralement l’importance historique et culturelle que revêt le tombeau.

On a eu des échos positifs et certains ont fait part de leurs bonnes intentions, notamment la direction de la culture de Béjaïa. Néanmoins, le mausolée est toujours à l’abandon», ajoute-t-on. L’ensemble des citoyens d’Akbou, acteurs associatifs, homme d’art et de lettres mettent en garde contre cet éventuel «massacre de la culture et de l’histoire de la région».

Menad Chalal


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