Sept ans après Khelifi Ahmed.. Y a-t-il une relève ?



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Sept ans après la disparition du grand maître de la chanson sahraouie et bedouie Khelifi Ahmed, la question de la relève reste posée malgré l’émergence de quelques chanteurs.

Sept ans après la disparition du grand maître et pilier de la chanson sahraouie Khelifi Ahmed, décédé le 18 mars 2012, la question de la relève reste posée bien qu’on a vu certains chanteurs émerger du lot en montrant leurs capacités vocales et artistiques dans le style du défunt. Le pionnier de la chanson sahraouie Khelifi Ahmed, parti vers l’autre monde, a laissé derrière lui des dizaines d’enregistrements et une trace que devait suivre une nouvelle génération de chanteurs mais personne n’a, à ce jour, pris le devant pour remettre en valeur le genre sahraoui comme le faisait Khelifi Ahmed et d’autres artistes.

Marginalisation
Il faut rappeler que tout comme beaucoup de nos grands artistes et chanteurs tels que Rabah Driassa, Seloua, Noura, Khelifi Ahmed était marginalisé durant les deux dernières décennies avant sa mort. Cela nous rappelle qu’en Algérie, on a souvent tué les artistes avant leur mort. C’était à dire qu’on les force à se retirer de la vie artistique malgré eux. Heureusement, grâce à des nostalgiques et des connaisseurs en musique, on a le droit de revoir et réécouter certains chanteurs qu’on ne programme pratiquement jamais sur les chaînes de télévision publiques ou privées. Ce n’est qu’à certaines occasions, généralement annuelles qu’on rediffuse quelques chansons de Khelifi Ahmed notamment son grand succès Kellemni Ounkelmek Fettilifoune. Ces rediffusions nous rappellent que Khelifi Ahmed avait une voix forte et limpide et chantait des paroles touchantes avec comme toile de fond le son de la gasba (flûte). Il est aussi fort possible que les chanteurs devant assurer la relève souffrent de cette marginalisation. Il est à rappeler que dans les années 1960-1970, jeunes et moins jeunes trouvaient un grand plaisir en écoutant la chanson sahraouie et bedouine car les chanteurs, compositeurs et paroliers nous offraient de bons produits. A cette époque et bien avant, il y avait des dizaines de chanteurs dans ce genre et les artistes aux belles voix tels que Rabah Driassa, Abdelhamid Ababsa, Khoudir Mansour, El Bar Amar, Rahab Tahar et bien d’autres se faisaient la concurrence pour mettre sur le marché les plus belles chansons enregistrées sur les disques Vinyle (45 tours). Il y avait d’autres chanteurs tels que Cheikh El Attafi qui fut le premier à enregistrer la chanson Que je suis malade en 1956, Cheikh El Meliani ou Ahmed Palikao, mais il n’y avait que quelques-uns qui avaient la chance de passer plus souvent à la radio et à la télévision.

Figure de proue
Considéré comme le pilier de la chanson bedouine et sahraouie, Khelifi Ahmed, de son vrai nom, Ahmed Abbas Benaissa, a été la figure de proue de la chanson sahraouie durant des dizaines d’années. Il fut obligé de se retirer de la scène artistique au début des années 1980 comme d’autres grands artistes. En effet, du début des années 1980 jusqu’à son décès, Khelifi Ahmed n’a été revu que rarement à la télévision ou sur scène alors que dans les années 1970, il faisait régulièrement partie des délégations culturelles qui représentaient l’Algérie lors des traditionnelles semaines culturelles qui étaient organisées à l’ étranger notamment dans les pays arabes et en Europe. Né en 1921 à Sidi Khaled dans la région de Biskra, Khelifi Ahmed est connu pour sa voix forte, ses capacités vocales et ses préludes (Istikhbar). Tout le monde se souvient de ses concerts donnés dans les plus grandes salles telles que l’Atlas, Ibn Khaldoun ou à l’Opéra d’Alger où le public était fort nombreux à l’applaudir et à l’accompagner dans les refrains de ses grands succès tels que Bent Essahra Mahlaha, Kellemni Wen Kelmek Fettilifoun ou Hizya dont les paroles sont de Benguitoune et qui fut chantée pratiquement par tous les chanteurs de bedoui notamment Meggari Slimane, El Bar Amar, Khoudhir Mansour, Rabah Driassa et Abdelhamid Ababsa. Dès son plus jeune âge, le petit Ahmed qui prenait des cours de Coran à la Medersa, fut pris en charge, tout comme ses sept frères et sœurs, par leur oncle El Hadj Benkhlifa qui était connu dans la région comme un grand Meddah (chanteur). C’est Cheikh Benkhlifa qui fut le premier à enregistrer la chanson Hizya chez l’éditeur Anouar et Bachir Ersaissi, en Tunisie. El Bar Amar l’avait également enregistrée sur disque 78 tours.

Espoir
Khelifi Ahmed qui vécut son enfance sous l’influence de la voix de son oncle, finit par suivre cette voie qui fera de lui l’un des plus grands piliers de la chanson sahraouie. Bien avant sa disparition, il y avait de grands chanteurs dans ce genre notamment Cheikh Djilali Ain Tedles, El Boumerdassi et d’autres dont la défunte Zoulikha mais par la suite, le sahraoui tout comme le bedoui ont commencé à souffrir. On a vu l’émergence de quelques chanteurs notamment Mohamed Laâraf qui aurait pu suivre la voie de Khelifi Ahmed puisqu’il a toutes les capacités vocales, mais ce dernier qui n’a pas trouvé les paroles pour le propulser, a fini par tomber dans la facilité, mais il n’est pas trop tard pour qu’il se relève. Les belles voix existent pourvu qu’on s’en occupe, mais ceux qui, justement doivent s’en occuper sont marginalisés. Peut-on encore espérer revoir un chanteur tel que Khelifi Ahmed ?
Bari Stambouli


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