Ingérence sur la fréquence…



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Notre époque est fertile en tours de passe-passe idéologiques, politiques, et bien sûr diplomatiques. Actuellement, ça ne réclame dans les foyers, cafés et rues que la non-ingérence dans nos affaires intérieures. N’empêche que les capitales occidentales ne cessent de prodiguer leurs conseils pour une sortie de crise. Même les deux capitales du Golfe arabo-persique, Abu Dhabi et Riyad, réfléchissent, avec le concours de Paris, (…) à la meilleure manière d’aider l’Algérie pour lui éviter le spectre du «printemps arabe», et surtout, imaginer une transition «sans risques», après le retrait annoncé de notre président sortant. Diplomates, les Russes, Chinois et Américains ont une autre approche de la non-ingérence, mais toutes les formes d’ingérence sont rejetées par le citoyen lambda. Et il n’a pas tort, le bougre qui sait manger du «made in», mais craint son indigestion. Il interprète à sa façon ce drôle de mot. Au moins de deux façons pour lui de comprendre l’ingérence : s’infiltrer dans la gestion des autres ou se faire manger par autrui.
Le verbe ingérer s’accordant avec le mot ingestion autant qu’indigestion, il préfère manger sa propre «tchekchouka» que les plats mijotés ailleurs. Ainsi, ingérer jusqu’à l’indigestion, aux tours de passe-passe idéologiques, politiques et diplomatiques, il dit non, ce citoyen qui a déjà payé le prix fort du «made in», durant la décennie noire. Il sait que cette supercherie n’est possible qu’au prix d’un déni considérable, celui de renier sa propre culture, son véritable sens de la «démocratie», et non pas celle qui consiste à s’asseoir sur la volonté des peuples. Cette robuste volonté ne peut être mise au placard après ce qui s’est vu, de nos rues, sur les télés du monde entier. Cette volonté de changement, aucune philosophie des circonstances atténuantes, aucune religion, aucun concept des droits de l’homme, ne la fera paraître plus reluisante, en l’aspergeant d’eau bénite importée de Mekka ou d’ailleurs.
Et à supposer que leurs intentions soient bonnes, ce qui n’est sûrement pas le cas, l’ingérence consiste à traiter les peuples qu’elle prétend conseiller ou aider pour une sortie de crise, en mineurs irresponsables. Peu importe le droit des peuples à régler leurs propres affaires, puisqu’au nom de la «démocratie» et du «progrès», la souveraineté nationale passe à la trappe. «Archaïque», nous dira-t-on. Pour les partisans de l’ingérence, la volonté populaire fait partie de ces vieilleries abandonnées à la critique rongeuse des souris. Pourtant, ces vieilleries ont fait pousser bien des extrémismes chez eux, les chats, donneurs de leçons en ce monde dit moderne. Ils oublient seulement que l’ordre politique doit dépendre du consentement des citoyens, et non de l’intervention étrangère et des pseudos bienfaiteurs de l’humanité.
Ces derniers font même passer l’ingérence pour une idée progressiste. Or le progrès, qui serait d’actualité, serait d’aller voir du côté du Mozambique et du Zimbabwe. Là-bas, un cyclone a tué et déshérité, sans qu’aucune âme charitable n’ait pensé au fameux devoir d’ingérence. Formulé au début des années 1990, ce prétendu «devoir» entendait dénoncer la théorie «archaïque» de la souveraineté des Etats. En réalité, il s’agissait du mariage réussi des glandes lacrymales hypocrites et des intérêts commerciaux, souvent appuyés par les frappes chirurgicales de l’Otan. En 2019, on n’en est tout de même pas encore là…
M. N.


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