FLN et RND

Volte-face ou ruse politique ?



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Un front de renouveau souffle sur les deux partis majoritaires, le FLN et le RND. L'un comme l'autre tentent de se positionner en prévision des grands bouleversements qui attendent le pays et qui vont changer radicalement le paysage politique.


Longtemps dominateurs, ces deux partis risquent de disparaître s'ils ne concèdent pas de déchirantes révisions idéologiques. Si au FLN une révolution interne est en train de se jouer, au RND c'est l'appareil du parti qui amorce un virage à 180°.
L'ex-parti unique subit depuis quelques jours une fronde jamais enregistrée depuis une trentaine d'années, même après les événements d'octobre 88. Une majorité de mouhafedhs (72 sur 120), réunis la semaine dernière à Bouira, ont dénoncé la ligne politique de leur parti, annonçant dans la foulée leur soutien au mouvement populaire et demandant au coordinateur de la direction actuelle, Moad Bouchareb, qu'ils qualifient d'« illégitime », de dégager. Dans une déclaration, ils affirment « soutenir toutes les revendications légitimes » du mouvement populaire et se « démarquent de toutes les déclarations émanant du président de l'instance illégitime du parti », tout en refusant de travailler avec les délégués de ladite instance. Ils invitent les membres du comité central à se réunir en session ordinaire le plus tôt possible afin d'élire « une direction légitime ».
Réunis ce mrecredi au siège du FLN, les mouhafedhs contestataires ont finalement obtenu gain de cause puisqu'ils ont réussi à mettre d'accord tout le monde. Ainsi le FLN a rejoint le mouvement populaire de contestation contre le système : « Les militants du FLN soutiennent le mouvement populaire », a déclaré le chef de l'instance dirigeante de l'ex-parti unique, Moad Bouchareb, lors d'une réunion avec les mouhafedhs à l'hôtel du Mouflon d'or : « Les militants défendent en toute sincérité la réalisation des objectifs, avec une feuille de route précise », a-t-il ajouté.
Quant au RND, c'est une révolution idéologique qui est en marche, imprimée par son SG Ahmed Ouyahia. Il y a une semaine encore il défendait bec et ongles ce même pouvoir qu'il appelle aujourd'hui de tous ses vœux à partir.
Ouyahia conseille aux militants du RND ni plus ni moins que de surfer sur cette vague populaire qui demande, depuis plus d'un mois, au pouvoir de dégager et de laisser place nette aux nouvelles têtes intègres et propres : « Il faut répondre dans les meilleurs délais aux revendications exprimées pacifiquement par les Algériens lors des manifestations populaires contre le système », a-t-il écrit, appelant à « éviter à l'Algérie toute dérive, et pour lui permettre de reprendre son souffle pour poursuivre le processus de développement économique et social ». Le patron du RND va encore plus loin dans ses critiques : « Il n'y a ni pouvoir ni gouvernement plus cher que l'Algérie », dit-il. Le porte-parole du RND, Seddik Chiheb, est allé plus loin que son mentor : il fait le mea culpa de son parti sur la télévision El Bilad en reconnaissant que le choix de soutenir le président Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat était une erreur : « Notre parti était contre la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat, c'était une erreur de notre part de la soutenir dans l'Etat de santé où il se trouve », dit-il. Après avoir longtemps soutenu le contraire, il affirme aujourd'hui que le pays « est dirigé depuis des années par des forces extraconstitutionnelles partout et depuis tout le temps et sans vision ».
Mais sa sortie médiatique n'a pas été appréciée par le SG du RND, Ahmed Ouyahia, qui a vite réagi à travers un communiqué dans lequel il se démarque totalement de ses propos. Dans une réaction publiée hier, le RND se démarque des déclarations de Seddik Chiheb à la chaîne de télévision El Bilad dans lesquelles il a notamment indiqué que le pays était « géré par des forces non constitutionnelles » et qualifié le cinquième mandat d'erreur d'appréciation : « Le débat était parfois provocateur et orienté, ce qui a conduit notre collègue à réagir et parfois à s'éloigner des positions connues du RND », indique le parti dans un communiqué : « Devant les interrogations de nombre de nos militants face à cet incident, le RND réaffirme que la position du parti a été exprimée dans la lettre d'Ahmed Ouyahia du 17 mars concernant la lecture du parti de la situation du pays ou concernant l'appréciation du parti et sa fidélité au président de la République, notamment par rapport aux dernières lettres », ajoute le texte.


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