Bouchareb tente le dédouanement



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Retournement de veste ? Ou réalisme politique ? Pour le FLN, l'heure est grave. Pour ses responsables, il faut de toute urgence tenter de sauver un parti en pleine dérive, émietté et complètement vidé de ses substances.
Avec le mouvement populaire qui prend de l'ampleur tous les jours, et la protestation citoyenne contre le propre président du parti, la position du FLN est devenue intenable. Depuis quelques années, le FLN n'a jamais caché son soutien sans faille et sans critique au président Abdelaziz Bouteflika, aujourd'hui en disgrâce par la vox populi. Avec Saâdani, puis Ould Abbès et enfin Bouchareb, le vieux parti avait carrément tourné le dos aux frémissements de la société, aux préoccupations réelles de la population et aux colères grandissantes de larges franges de la jeunesse.
Aujourd'hui, des voix internes poussent l'instance provisoire, qui gère le parti majoritaire, à changer de cap et se ranger du côté de son peuple. Plus qu'un déchirement politique, cette mutation risque d'être longue, pleine de dangers organiques et de sacrifices idéologiques. Au sein des appareils fantômes du FLN, l'heure est à la remise en question, à l'examen et à l'analyse. Pour ces responsables, il n'est pas question de rester en retrait des futures manœuvres qui s'opèrent, comme cette histoire de Conférence nationale de consensus ou de transition, voire de ce processus novateur qui va faire naître cette deuxième République. Dans quelques semaines le pays va encore connaître de lourds bouleversements et risque de jeter en cours de chemin des dizaines de cadavres politiques, ou des victimes de cette déferlante populaire.
C'est sans doute cette angoisse du lendemain et le risque de voir le vieux parti en plein naufrage qui ont amené le coordinateur de l'Instance dirigeante, Moad Bouchareb, à affirmer, hier à Alger, que sa formation politique "soutient pleinement le mouvement populaire", appelant à la nécessité de s'assoir autour d'une seule table de dialogue pour édifier une nouvelle Algérie.
S'exprimant lors de la réunion des secrétaires des mouhafadhates du parti, puis ensuite de ses propres députés, Bouchareb a indiqué que "le FLN soutient pleinement le mouvement populaire de contestation, car les principes et valeurs constantes du parti ont de tout temps eu pour source le peuple, qui a demandé le changement", un changement, a-t-il dit, "explicitement évoqué par le président de la République, également président du parti, Abdelaziz Bouteflika, en déclarant qu'il procèdera au changement du régime et à la construction d'une nouvelle République en vue de faciliter l'interaction entre toutes les forces du pays".
Soulignant que "la souveraineté du peuple a toujours été la base du système de gouvernance en Algérie", et qui se reflète dans le slogan "du peuple et pour le peuple", Bouchareb a relevé la nécessité "de travailler avec dévouement et de prôner le dialogue unifié afin d'atteindre les objectifs escomptés conformément à une feuille de route bien définie, afin de bâtir une nouvelle Algérie qui ne marginalisera et n'exclura personne".
A cette occasion, Bouchareb n'a pas manqué de critiquer "certaines personnes qui tentent de porter des accusations à l'encontre du FLN", soulignant que "l'Exécutif n'était pas entre les mains du parti". Autrement dit, Bouchareb veut faire directement impliquer l'autre parti de la coalition présidentielle dans la gestion catastrophique des affaires du pays. Cette phrase, comme les piques de Louh et les boutades de Ould Abbès ou encore les accusations graves de Saâdani, est pleine de sens, étant directement dirigée contre Ouyahia. Un dédouanement de plus pour le FLN qui veut apparemment sauver sa peau, comme le fait déjà maladroitement avant lui Ouyahia.


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